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8460. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Hellen sendet, Haag 15. December, eine Estafette an Eichel, mit der Meldung: „La poste de France arrivée hier nous a porté que le 6 est arrivé un courrier de M. d'Estrées avec l'ultimatum du plan dont il est convenu avec le ministère autrichien touchant les opérations.1 Voici ce que l'ambassadeur d'Espagne2 a mandé à son confrère ici:3 qu'on convient qu'on a eu raison de ne pas faire marcher le corps auxiliaire pendant l'hiver; que la France s'est engagée de le faire marcher vers la Bohême au mois de mars prochain ou d'en payer en argent un montant dont on est convenu, au choix de la cour de Vienne; qu'en même temps la France fera entrer un. corps considérable de ses troupes en Allemagne, pour en secourir les princes qui se trouvent opprimés, ou qui pourraient réclamer son secours en vertu de la garantie du traité de paix de Westphalie. Il ajoute que, comme on ne dit pas un mot d'Hanovre, il faut supposer que l'Impératrice-Reine n'a pas voulu y consentir ou du moins ne pas y paraître. L'ambassadeur ici augure que le grand corps tâchera de faire seul une diversion de ce côté-ci contre les provinces voisines de Sa Majesté.“

Hellen berichtet, Haag 15. December, der französische Gesandte Graf Affry, welcher vormals versucht, die Regenten, durch drohende Hinweise auf eine am Rhein sich sammelnde französische Armée, zur Neutralität zu bestimmen,4 habe nunmehr, da eine Vermehrung der holländischen Truppenmacht in Aussicht genommen sei,5 erklärt, eine französische Armée am Niederrhein könne den Generalstaaten kein Misstrauen einflössen, „elle servirait [plutôt] pour soutenir [la République] en cas de besoin contre ceux qui lui en voudraient à cause de sa neutralité.“

Dresde, 22 décembre 1756.

Les rapports que vous m'avez faits du 11 et du 14 de ce mois, m'ont été fidèlement rendus, et j'ai été également informé de tout ce que vous m'avez fait marquer par une lettre particulière touchant ce que l'ambassadeur d'Espagne à Paris a mandé à son confrère à la Haye, auquel sujet je vous sais un gré particulier de la diligence que vous avez faite pour m'en instruire.

Quant au reste, je ne saurais que vous renvoyer à ce que mes dépêches antérieures comprennent, et de vous dire encore que c'est toujours le grand point de mon attention, sur ce qui regarde les affaires de la République, que l'augmentation de ses troupes, et que vous ne saurez me donner aucune nouvelle plus intéressante, ni plus agréable que celle de la résolution fermement prise à ce sujet. Je pense que les régents auront trop de bon sens que de se laisser imposer par les faibles explications que le sieur d'Affry a prétendu donner à ses propos qu'il avait tenus au sieur Fagel, où il lui avait développé dans la première vivacité le vrai projet de sa cour, enfin qu'ils se souviendront toujours du triste bénéfice de Polyphème.6

Au surplus, je veux que vous me mandiez au plus tôt mieux votre sentiment, sur votre serment et selon les connaissances que vous avez, des façons de penser de ces gens-là sur une idée qui m'est venue dans l'esprit relativement à ma



1 Vergl. S. 148.

2 Marquis Soto-Mayor.

3 Marquis Grimaldi.

4 Vergl. S. 112. 132.

5 Vergl. S. 135. 153.

6 Vergl. S. 131.