<298> de Pétersbourg du 5 de ce mois,1 après une conférence du ministère de Russie avec le comte Esterhazy, les ordres sont donnés à l'amirauté de Russie d'équiper tous les vaisseaux de guerre et galères, afin de sortir, dès que les eaux seront dégagées des glaces.

Vous ne manquerez pas de me faire votre rapport de la réponse que vous avez eue, et à quoi vous croyez que l'Angleterre se déterminera à ce sujet, d'abord que vous saurez le faire d'une manière positive.

Au surplus, le roi d'Angleterre m'ayant fait informer par le sieur Mitchell2 de tout ce qui s'est passé à l'égard de l'intrigue que la cour de Vienne a voulu mettre en usage par la neutralité trompeuse pour l'Hanovre, et de la réponse vigoureuse que le ministère anglais a donné là-dessus, vous ne manquerez pas de faire là-dessus le compliment le plus flatteur aux ministres, en les assurant sur la ferme résolution où je resterais de ne me départir jamais des intérêts de l'Angleterre.

Ayant appris, d'ailleurs, par une lettre confidente,3 la généreuse déclaration que le duc de Newcastle a faite à un de ses amis, que lui et Milord Chancelier,4 malgré les emplois quittés,5 ne changeraient jamais de sentiments pour la cause commune, tout comme s'ils étaient actuellement en place, vous devez chercher l'occasion de lui faire de ma part un compliment des plus affectueux là-dessus, en ajoutant qu'étant dans des dispositions si dignes et si généreuses, je me flattais qu'il voudrait bien y continuer et soutenir auprès du Parlement un ouvrage [tel] que celui de mes liaisons avec l'Angleterre, qui était le sien propre.

Federic.

P. S.

J'avais déjà signé ma lettre, quand je reçus le rapport du 8 de ce mois, dont j'ai été très satisfait, parce qu'il me confirme en gros tout ce que le sieur Mitchell, en conséquence de ses ordres, m'avait déjà marqué tout en détail.6 Il est vrai qu'on a raison de frémir, lorsqu'on voit cette grande duplicité de la cour de Vienne avec laquelle elle agit sans distinction, et ses propositions trompeuses pour parvenir à ses vues ambitieuses. Du reste, je vous réitère encore de faire de ma part aux ministres anglais tout ce que vous saurez imaginer de plus obligeant et de plus flatteur, tant à l'égard du Roi qu'à eux-mêmes, sur la fermeté et la droiture, de même que sur leur grande pénétration pour pénétrer d'abord toutes les suites pernicieuses et cachées sous les propositions de nos ennemis; vous leur donnerez en même temps les plus fortes assurances sur mon attachement invariable à l'Angleterre, et que j'agirai toujours en fidèle allié avec une sincérité sans réserve,



1 Bericht Swart's, d. d. Petersburg 5. Februar. Vergl. S. 297 Anm. 1 u. 2.

2 Vergl. Nr. 8634.

3 Schreiben des Herzogs von Braunschweig, d. d. Braunschweîg 17. Februar. Vergl. Nr. 8635.

4 Hardwicke.

5 Vergl. S. 81.

6 Vergl. Nr. S634.