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Comme on m'a communiqué d'ailleurs une pièce assez singulière, et dont on n'a eu guère d'exemple par sa grossièreté en expressions et par les noires calomnies qui y sont comprises, je n'ai hésité cependant de vous en faire part,1 ne fût-ce pour la rareté du fait et pour vous prouver jusqu'où la férocité des ministres de Russie peut aller, et combien de mensonges et de calomnies les cours autrichienne et saxonne leur ont fait impudemment accroire.

Federic.

I.

Par des avis sûrs de Pétersbourg du 15 janvier, on sait que le secours stipulé entre la Russie et la France a été réglé à 24,000 hommes ou à un million 800,000 roubles par an.2

Il doit se faire une convention avec la cour de Vienne, par laquelle celle-ci payera à celle de Russie annuellement un subside d'un million de roubles, au lieu des deux millions de florins promis par l'article 4 séparé et secret du traité de 17463 en un seul payement. Ce subside d'un million de roubles sera payé de six en six mois à Pétersbourg, et toujours d'avance.4

La cour de France a fait demander quel subside la cour de Russie exigeait pour un corps de ses troupes qu'on employerait pour réduire le roi de Prusse dans de certaines bornes. On a répondu que, si la France a des propositions à faire, Elle doit s'expliquer clairement et dire ce qu'elle exige, et ce qu'elle veut donner.

Le courrier dont il a été fait mention,5 a été expédié à Mr. d'Apraxin, comme il a été dit, mais, l'Impératrice ayant négligé de signer l'ordre qui avait été dressé, ce courrier n'a porté au feld-maréchal qu'une lettre du Grand-Chancelier, qui l'avertit du contenu de l'ordre en question, et lui apprend qu'il le recevra incessamment, afin qu'il puisse faire ses dispositions sans perte de temps.

Il est arrivé une réponse du feld-maréchal Apraxin; il dit qu'il espère de pouvoir faire entreprendre quelque chose contre la Prusse par ses troupes irrégulières dans le temps de trois semaines, mais qu'il lui était impossible de rien faire avant la mi-mars avec une armée qui manque d'officiers. Il a insisté aussi qu'on lui envoyât un manifeste qu'il pût faire publier avant de commencer les opérations.




1 Beilage II.

2 Im Accessionstractat, Petersburg 31. December 1756 (st. vet.), trat Russland dem Vertrage von Versailles bei. Vergl. S. 248 u. Martens, Recueil des traités etc. conclus par la Russie, I, 188 ff. In Art. VI und VII ist die Höhe der Hülfstruppen auf 18,000 Mann Infanterie und 6000 Mann Cavallerie fixirt; oder es sollen als Aequivalent monatlich 8000 Reichsgulden statt je 1000 Infanteristen, 24,000 Reichsgulden statt je 1000 Cavalleristen gezahlt werden.

3 Vergl. Bd. V, 187; Martens, I, 169 ff.

4 Erneuerung des österreichisch-russischen Defensivtractats am 22. Januar 1757 (st. vet). Martens, I, 201 ff. Der Article sépaté et secret enthält die obige Bestimmung über die jährliche Zahlung einer Million Rubel an Russland für die Dauer des Krieges.

5 Vergl. S. 244.