<49> prouver que c'était entièrement la faute du ministre autrichien que 40,000 Russes n'étaient pas marchés en Saxe, il y a deux mois.1 Sur cela, je demandai au Grand-Chancelier des explications ultérieures. Il me dit que, dans le mois de juin passé, le ministère saxon avait informé cette cour qu'il était persuadé que le roi de Prusse avait l'intention d'entrer dans l'Électorat, et que les Saxons demandaient les 12,000 hommes d'auxiliaires que la Russie était obligée de fournir, en cas qu'ils seraient attaqués ; qu'on a tenu sur cette demande un conseil ici, dans lequel il fut résolu non seulement d'envoyer sur-le-champ les 12,000 requis, mais, en outre, de les augmenter jusqu'à 40,000 hommes, pourvu que l'électeur de Saxe se chargeait de trouver des fourrages et des quartiers pour les 28,000 hommes d'augmentation, et ces résolutions ont été signées par l'Impératrice même et communiquées par ses ordres au comte d'Esterhazy dans une conférence où lui, Esterhazy, et le Vice-Chancelier se sont opposés si vigoureusement à l'envoi de ces secours en Saxe qu'on n'y pensât plus. Le Grand-Chancelier ajouta qu'il y avait environ dix jours que le comte Esterhazy le pressait beaucoup sur la marche des troupes russes. . . . Quand j'ai communiqué au Grand-Chancelier votre relation de la victoire du roi de Prusse,2 il me dit que c'était la meilleure qu'il avait vue, qu'il en ferait bon usage, en l'envoyant à sa maîtresse l'Impératrice.“ Williams meldet ferner, Petersburg 30. October:3 „Vous pouvez assurer Sa Majesté Prussienne que je suis persuadé que les troupes russiennes ne marcheront point cette année, et que le général Apraxin a fourni lui-même des occasions de délai; il a différé son départ pour Riga, pour lequel on n'a encore fixé aucun temps, et à présent on n'en parle point. L'Impératrice a été extrêmement malade et reste encore dans un très mauvais état. Tout changement ici sera en notre faveur.“

Dresde, 17 novembre 1756.

Vous connaissez, Monsieur, la satisfaction que j'ai eue de la communication des dernières nouvelles que vous avez eues du chevalier Williams; assurez-le, je vous prie, de mes sentiments d'estime et de reconnaissance pour le zèle qu'il emploie pour la bonne cause et à mon égard. On lui gardera religieusement le secret. Pour tirer aussi tout l'avantage en notre faveur, si le cas du décès de l'Impératrice4 arrive, il me paraît qu'il faut que nous songions à prendre nos précautions, quoique avec bien de la prudence, afin que, le cas existant, nous liions d'abord notre parti avec le nouveau gouvernement, avant que nos ennemis nous sauront prévenir.5 Et, sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im British Museum zu London.


8343. AN DEN ETATSMINISTER EDLER VON PLOTHO IN REGENSBURG.

Dresden, 17, November 1756.

Eure unter dem 4. und 8. dieses an Mich erstattete Berichte habe Ich hier wohl erhalten.



1 Vergl. Bd. XII, 513; XIII, 616.

2 Vergl. Bd. XIII, 485.

3 Rendered 16th November.

4 Vergl. S. 34.

5 Vergl. hierzu Nr. 8294 nebst der Anmerkung.