8411. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHWERIN A NEISSE.

Dresde, 9 décembre 1756.

Le rapport que vous m'avez fait du 6 de ce mois, m'a été fidèlement rendu, et j'ai été bien aise de ce que vous marquez au sujet des nouvelles qui vous sont parvenues de l'ennemi, [ainsi] que des arrangements que vous avez pris pour remettre tout ce qu'il faut auprès des régiments.

Comme je n'ai point reçu encore le rapport du général major de Retzow touchant les demandes de vos aides de camp,115-3 je lui ai renvoyé le post-scriptum que vous m'avez fait sur ce sujet, ne doutant pas qu'il ne s'en explique.

Ici l'ennemi est assez tranquille dans ses quartiers. L'on voit assez qu'il veut attendre simplement les secours qu'on lui a destinés. Il y aurait des entreprises contre lui à faire, j'en ai médité moi-même quelques-unes contre lui; mais je ne voudrais pas les exécuter au moment présent, pour ne pas alarmer nos quartiers d'hiver. D'ailleurs, quand on veut surprendre des magasins de l'ennemi, pour s'en servir dans la guerre, il faut attendre préalablement qu'il les ait remplis et achevés, et laisser reposer en attendant les troupes, faire remettre les chevaux, les charriages et tout ce qui [est] nécessaire pour tenir campagne. Mais, à la fin de février ou au commencement de mars, il faut voir ce qu'il y a à faire pour tenter des entreprises contre ses magasins sur lesquels il comptait; par où l'on confond ses projets et ne lui donne pas le temps de les remettre, puisque c'est trop tard alors. Voici, cher Maréchal, ma façon de penser.

Federic.

Nach dem Concept.

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115-3 Vergl. S. 77.