8445. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

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Michell berichtet, London 30. November: Der Baron Münchhausen habe ihm die Anzeige gemacht, dass König Georg von den Churfürsten von Mainz, Köln, Trier, Baiem identische Noten erhalten habe, mit dem Gesuch, den König von Preussen zu bewegen, den Churfürsten von Sachsen in den friedlichen Besitz seiner Staaten wieder einzusetzen; König Georg habe die hannoversche Regierung beauftragt, mit dem preussischen Ministerium betreffs der den Churfürsten zu ertheilenden Antwort sich in Einvernehmen zu setzen: „En attendant, Sa Majesté souhaiterait que [la réponse] fût de manière à laisser une porte ouverte pour tâcher de faire revenir ces Princes des principes qu'ils paraissent avoir adoptés, quoiqu'en leur faisant voir en même temps qu'on ne les croyait pas fondés dans la façon dont ils envisageaient la démarche de Votre Majesté contre la Saxe.“

Dresde, 17 décembre 1756.

J'ai reçu votre rapport du 30 novembre, sur lequel je suis bien aise de vous dire que je suis tout prêt de me conformer aux désirs de Sa Majesté Britannique, conformément à ce que le baron de Münchhausen vous a fait entendre touchant la réponse à faire aux électeurs de Mayence, de Cologne, de Trêves et de Bavière, qu'elle soit couchée de la manière à laisser une porte ouverte pour faire revenir ces Princes des principes qu'ils paraissent avoir adoptés. Aussi en ai-je déjà instruit mes ministres en conséquence143-2 et pour y agir de concert avec ceux d'Hanovre.

Après ceci, je ne saurais m'empêcher de vous dire que, quoique j'aie eu tout lieu d'être satisfait de toutes les sincérations et protestations des gens là-bas sur l'assistance efficace que l'Angleterre me prêtera, et sur les efforts vigoureux qu'ils feront pour le maintien de la cause commune, j'appréhende cependant que tout cela ne reste sans effet, puisque l'on ne songe point encore aux arrangements absolument nécessaires dans le moment présent pour l'assemblée d'une armée et pour former d'abord les magasins indispensables pour la faire subsister; ce qui est cependant d'autant plus pressant, parceque les Français préparent tout actuellement,

 

afin de commencer déjà leurs opérations au Bas-Rhin dans le mois de mars de l'année qui vient. Je suis vraiment touché de douleur de voir que, par le peu d'empressement qu'on met à préparer surtout préalablement les magasins et à commencer de faire des arrangements nécessaires pour écarter les desseins des ennemis bien actifs et pour les faire échouer, on laisse le temps à ceux-ci de nous prévenir, de sorte que je prévois qu'en continuant d'agir de cette façon et de ne pas prendre de ce moment présent les arrangements qu'il faut, mes provinces de Clèves et de Westphalie seront les premières à être envahies, et le pays d'Hanovre sera alors également perdu sans ressource, ce dont, si le malheur existe, je m'en lave les mains, n'ayant aucunement manqué de les en avertir à temps et de tous les moyens possibles pour prévenir ce malheur.144-1

Je laisse à votre pénétration l'usage que vous ferez de ceci auprès des ministres, mais il sera bon qu'ils soient bien instruits de ce que nos ennemis font travailler sans relâche à préparer tous les arrangements pour leurs opérations, et que, si de notre part nous perdons ce peu de moments très précieux qui nous restent encore pour nous mettre en défense et pour prévenir même nos ennemis, ce sera une affaire faite que nos malheurs, que nous ne saurions même plus corriger, le temps uniquement propre pour y obvier étant passé, quand même alors nous voudrions y employer jusqu'aux derniers efforts.

Au reste, je veux bien vous avertir que, pour faire tout ce qu'il y a possible de ma part, afin de faire faire les arrangements propres pour nous soutenir, j'ai résolu d'envoyer mon lieutenant-général comte de Schmettau à Hanovre,144-2 pour y aider de ses avis, s'il est possible, le ministère là par rapport aux mesures à prendre pour la sûreté des États d'Hanovre, en leur représentant les grands dangers que ce pays risque par les projets de l'ennemi, et la manière avec laquelle on se peut prendre pour en sortir malgré cela avec honneur et pour confondre ces projets.

Je me flatte qu'on envisagera cela à vos lieux comme une nouvelle preuve de mon attention pour les intérêts de la Grande-Bretagne, et qu'on s'éveillera à la fin pour concourir à une vigoureuse défense, comme le seul moyen de parvenir à une paix solide et glorieuse.

Federic.

Nach dem Concept.

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143-2 Schreiben Eichel's an Podewils, Dresden 17. December.

144-1 Vergl. u. a. Nr. 8354. 8415. 8416.

144-2 Vergl. S. 134 und Nr. 8446.