8569. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.

[Dresdej, 27 [janvier 1757].

Ma très chère Sœur. J'ai eu la satisfaction de recevoir la lettre et les incluses234-5 que vous avez eu la bonté de m'envoyer. Je vous rends mille grâces de votre obligeant souvenir, je ne veux du bien à mon jour de naissance que puisqu'il m'a donné la meilleure sœur du monde. Vous avez trop de bonté de penser à Sans-souci, le tableau que vous daignez m'envoyer,234-6 y sera placé sûrement. Dieu sait quand je pourrai avoir le bonheur de vous l'y montrer et de vous en remercier moi-même.

Je suis à présent fait à toutes les trames de mes ennemis, aux trahisons de mes proches, aux clameurs de mes envieux, et je vous assure que je n'en suis plus affecté; je n'entends plus ces cris impuissants et je me réserve pour le printemps, où la Fortune décidera de tout. Quant à l'Empire, la cour de Vienne n'y fera pas grande chose, et je laisse aller le tout, me réservant de parler en temps et lieu. Je vous prie, ma chère Sœur, de ne vous point inquiéter encore, de me<235> conserver votre inestimable amitié, de bien ménager votre santé et de me croire avec la plus parfaite tendresse, ma très chère Sœur, votre fidèle frère et serviteur.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



234-5 Die Einlagen sind nicht vorhanden.

234-6 Ein Gemälde eines Nürnberger Künstlers.