8696. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.

[Dresde,] 8 [mars 1757].

Ma très chère Sœur. J'ai reçu votre lettre avec bien du plaisir, et j'ai cru devoir vous prévenir touchant l'échauffourée que les Autrichiens ont donnée au village de Hirschfeld;346-4 ils n'ont en tout fait que 50 prisonniers dans une mauvaise redoute, et voilà à quoi se borne le fond de leurs grands exploits. Cela sont des misères, il arrivera encore<347> par-ci par-là quelque petite mésaventure pareille; mais cela ne décide de rien.

On dit ici au château la Czarine à l'agonie,347-1 cela est de plus de conséquence que tout le reste.

Je me moque des Français et de la Diète de Ratisbonne. Croyezmoi, il sera bien étrillé qui viendra.

Je fais mille vœux, ma chère Sœur, pour que votre santé se remette, je crains beaucoup que les chagrins domestiques347-2 ne l'altèrent; veuille le Ciel que vous preniez assez de force sur vous-même, pour vous vaincre sur une trop grande sensibilité, qui nuit toujours à la santé. Je vous embrasse mille fois, vous priant de me croire avec la plus parfaite tendresse, ma très chère Sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



346-4 Vergl. Nr. 8648.

347-1 Vergl. S. 230. 352.

347-2 Der Zwist des Herzogs von Württemberg mit seiner Gemahlin, der Tochter der Markgräfin von Baireuth. Vergl. S. 289.