8699. AU LIEUTENANT-GENERAL COMTE DE SCHMETTAU A HANOVRE.

Dresde, 9 mars 1757.

J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez faite du 4 de ce mois, et il m'a été fait un fidèle rapport de tout ce que vous aviez mandé ici le 25 du mois dernier de février.

Il m'a fait plaisir d'apprendre que vous avez réussi, à la fin, de mettre en mouvement Messieurs les ministres,348-3 de sorte qu'ils commencent à comprendre le danger qui les menace, et qu'ils se remuent en quelque façon, quoiqu'il serait à souhaiter pour leur propre bien qu'ils y missent plus de diligence, pour ne pas perdre, en traînant, les moments précieux qui leur restent pour se mettre sur une bonne défensive, et pour ne pas se laisser prévenir par l'ennemi; car, autant que j'apprends d'autre part, leurs préparatifs vont encore assez modestement et leur cavalerie doit être éparpillée encore.

Ce qui m'étonne un peu, c'est que vous ne faites nulle mention dans vos rapports d'un article qui m'intéresse cependant bien, savoir s'ils donneront les rations et les portions requises aux 6 bataillons de la garnison de Wésel, qui marcheront pour joindre leurs troupes;348-4 car, dans le cas qu'ils voudraient y faire des difficultés, je serais fort embarrassé d'en faire fournir à ces bataillons, après tout le fardeau de guerre que j'ai sur les bras.

Au surplus, il n'y aura nulle difficulté qu'on ne fournisse à leurs troupes le pain et le fourrage dans le pays de Ravensberg, moyennant le prix dont on en conviendra avec le président Massow, que j'en fais avertir

De leur fournir un corps de hussards, vous savez que cela m'est impossible dans la situation où je me trouve; aussi personne ne leur<349> pourra donner de si bonnes raisons, pour me dispenser d'une telle demande,349-1 que vous; mais quant à l'article que les Français sauraient leur venir à dos, vous devez les bien rassurer de toute crainte à ce sujet, en leur assurant que, si le cas supposé existait, je détacherais sûrement, pour en empêcher l'ennemi,349-2 mais qu'en attendant il n'en était point encore question et que j'étais persuadé qu'avant le mois de mai nulles troupes françaises ne passeraient le Rhin.

Nach dem Concept.



348-3 Vergl. S. 305.

348-4 Vergl. S. 276.

349-1 Vergl. S. 276.

349-2 Vergl. S. 276.