<348> lettre, vous tâchez de trouver quelque Hollandais sur lequel aucun soupçon d'être détaché de ma part ne saurait tomber, mais qui soit assez intelligent aux affaires de guerre, pour être incessamment envoyé de vous vers Bruxelles, Lille et pareils lieux, afin de voir, sur les lieux mêmes et de ses propres yeux, les arrangements et les préparatifs qu'on y fait pour la marche des troupes françaises,1 dont, après son retour qu'il pressera plus ou moins selon les circonstances, il vous fera un juste et fidèle rapport, que vous communiquerez alors sans délai premièrement au lieutenant-général de la Motte à Wésel,2 et ensuite à moi.

Vous me marquerez immédiatement les frais que vous lui aurez avancés à ce sujet, que je vous ferai rembourser incontinent après, en attendant que vous ne perdrez pas un moment pour vous acquitter au mieux de ce que je vous ordonne.

Federic.

Nach dem Concept.


8699. AU LIEUTENANT-GENERAL COMTE DE SCHMETTAU A HANOVRE.

Dresde, 9 mars 1757.

J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez faite du 4 de ce mois, et il m'a été fait un fidèle rapport de tout ce que vous aviez mandé ici le 25 du mois dernier de février.

Il m'a fait plaisir d'apprendre que vous avez réussi, à la fin, de mettre en mouvement Messieurs les ministres,3 de sorte qu'ils commencent à comprendre le danger qui les menace, et qu'ils se remuent en quelque façon, quoiqu'il serait à souhaiter pour leur propre bien qu'ils y missent plus de diligence, pour ne pas perdre, en traînant, les moments précieux qui leur restent pour se mettre sur une bonne défensive, et pour ne pas se laisser prévenir par l'ennemi; car, autant que j'apprends d'autre part, leurs préparatifs vont encore assez modestement et leur cavalerie doit être éparpillée encore.

Ce qui m'étonne un peu, c'est que vous ne faites nulle mention dans vos rapports d'un article qui m'intéresse cependant bien, savoir s'ils donneront les rations et les portions requises aux 6 bataillons de la garnison de Wésel, qui marcheront pour joindre leurs troupes;4 car, dans le cas qu'ils voudraient y faire des difficultés, je serais fort embarrassé d'en faire fournir à ces bataillons, après tout le fardeau de guerre que j'ai sur les bras.

Au surplus, il n'y aura nulle difficulté qu'on ne fournisse à leurs troupes le pain et le fourrage dans le pays de Ravensberg, moyennant le prix dont on en conviendra avec le président Massow, que j'en fais avertir

De leur fournir un corps de hussards, vous savez que cela m'est impossible dans la situation où je me trouve; aussi personne ne leur



1 Vergl. S. 312. 342.

2 Vergl. S. 250.

3 Vergl. S. 305.

4 Vergl. S. 276.