8755. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

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Michell berichtet, London 4. März, das englische Ministerium sei gesonnen, den König von Preussen mit aller Kraft zu unterstützen. „Il serait à souhaiter que [le ministère] d'Hanovre en fît de même; mais il s'en faut beaucoup que le baron de Münchhausen396-3 adopte de pareilles idées, toujours trop attaché à l'ancien système, et toujours rempli de fausses craintes et de timidité dans la poursuite du nouveau. Il ne sera guère possible de lui faire adopter l'idée que Votre Majesté avait eue, de faire séparer les ministres protestants de la Diète de Ratisbonne et les faire assembler ailleurs,396-4 pour empêcher qu'ils ne se laissassent entraîner au système des Autrichiens. Je l'ai tâté là-dessus inutilement, et quoique les ministres anglais sentent fort bien qu'une telle démarche serait fort utile à la cause commune, ils n'osent cependant pas se mettre en jeu contre le sentiment de ceux d'Hanovre, crainte que le Roi ne le trouve mauvais et ne leur reproche qu'ils n'entendent rien dans ces sortes de matières. Ainsi ce ne sera point ici où il y aura de la probabilité de réussir dans une pareille négociation, à moins que la régence d'Hanovre ne l'approuve. Par conséquent il est absolument nécessaire de la gagner, s'il importe à Votre Majesté que cette affaire ait lieu; c'est

Dresde, 21 mars 1757.

La dépêche que vous m'avez faite du 4 de mois, m'est heureusement parvenue. J'ai trouvé parfaitement bien pensé tout ce que milord Holdernesse vous a dit396-5 touchant le ministère d'Hanovre; mais à quel sujet vous lui ferez sentir que je n'avais, également que lui, nulle autorité sur les ministres d'Hanovre, et que tout ce que je saurais faire par rapport à ceux-ci, était de me servir de la voie de représentations, qui avec des gens craintifs comme ceux-ci, quand il s'agissait de les faire sortir de leur routine ordinaire, ne faisaient pas toujours l'impression désirée; que j'avais actuellement encore là mon lieutenant-général comte de Schmettau,396-6 qui les pressait autant qu'il saurait se faire de bonne manière, et que j'avais résolu d'y envoyer quelque autre ministre encore. Mais ce qui opérerait plus efficacement et plus de bien que tout

même le sentiment des ministres anglais, qui croient d'ailleurs aussi bien que moi que, dans les circonstances présentes et pour empêcher que Messieurs d'Hanovre n'intimident et ne fournissent des entraves au Roi dans les concerts à prendre dans le moment présent et. surtout au sujet des incidents qui pourraient survenir, il plût à Votre Majesté d'entretenir à Hanovre une personne de Sa part qui fût à même de rectifier la régence dans les fausses idées qu'elle pourrait avoir, et qui fût capable en même temps de lui faire bien comprendre que quand l'Angleterre avait pris un parti et était résolue de la soutenir avec la sanction du Parlement, l'électorat ne devait avoir d'autre système que celui de s'y conformer, sans chercher des moyens de le contrecarrer sous des prétextes d'un reste de ménagement pour les Autrichiens . . .

Quant à l'escadre pour la mer Baltique,397-1 ce qui empêche qu'on ne se détermine à cet égard, c'est qu'il est nécessaire de s'arranger préalablement sur celles que l'on se propose d'envoyer dans les autres parties du monde. On est déjà convenu d'en faire incessamment partir une pour l'Amérique, forte de 16 vaisseaux de ligne et de 4 frégates, et qui servira d'escorte à des transports qui y porteront 6 mille hommes.... Mais comme les escadres qui croiseront dans la Manche et dans la mer Méditerranée, aussi bien que celle qui ira aux Indes orientales, ne sont pas encore tout-à-fait réglées, c'est là ce qui empêche véritablement qu'on ne puisse encore régler celle que l'on pourra envoyer dans la mer Baltique.“

cela sur les susdits ministres, ce serait si en Angleterre on faisait résoudre à Sa Majesté Britannique de donner au duc de Cumberland le commandement de son armée en Allemagne,397-2 comme la seule personne qui par son autorité imposerait au ministère d'Hanovre. Que, dans les circonstances présentes et vu le projet d'opération de la France, il ne fallait pas douter que je ne fusse obligé de détacher de mon aimée ici, pour agir de concert avec l'armée d'Hanovre contre les Français,397-3 et c'est pourquoi je souhaite infiniment que le duc de Cumberland soit alors à la tête de cette armée, afin de pouvoir m'entendre avec lui sur les opérations à faire; sans cela et si ladite armée est aux ordres des ministres d'Hanovre, je prévois et sens d'avance que les choses iront fort mal.

Vous direz tout ceci bien naturellement à niilord Holdernesse et ajouterez encore que, si le duc de Cumberland passait en Allemagne, il n'avait du tout besoin d'y amener encore de l'infanterie anglaise, mais bien de la cavalerie,397-4 et qu'il serait d'un grand avantage, si on fit joindre à l'armée d'Hanovre jusqu'à vingt escadrons de la cavalerie anglaise, parceque celle des Français était à présent plus forte en cavalerie que celle d'Hanovre, et qui par conséquent avait besoin d'en être renforcée,397-5 mais point en infanterie, dont elle avait suffisamment.

Pour ce [qui] regarde la flotte à envoyer à la Baltique, je vous avoue que je crains en conséquence de ce que milord Holdernesse vous en a dit, qu'il n'en arrive également ce qui est arrivé avec celle qui fut envoyée dans la Méditerranée pour secourir Port-Mahon,397-6 et que la

 

première n'arrive que quand il n'y aura plus temps de servir avec utilité.

Au reste, j'agréerais conformément au désir de milord Holdernesse le sieur d'Arcy en mon service,398-1 quoiqu'uniment pour complaire audit ministre, mais, à vous parler confidemment et pour votre direction, je souhaiterais bien qu'à l'avenir l'on ne m'envoie plus de ces gens sur le corps,398-2 et sans m'avoir pressenti là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.



396-3 Philipp Münchhausen in London.

396-4 Vergl. S. 25S. 259. 272. 329.

396-5 Michell nennt in seinem Bericht weder an dieser Stelle noch weiter unten bei der Flottenfrage den Namen des Grafen Holdernesse.

396-6 Vergl. S. 385.

397-1 Vergl. S. 344.

397-2 Vergl. S. 380.

397-3 Vergl. S. 276. 348. 392.

397-4 Vergl. S. 386.

397-5 Vergl. S. 276. 348.

397-6 Vergl. Schäfer, Geschichte des siebenjährigen Krieges I, 169.

398-1 Ein Verwandter des Grafen Holdernesse, der im englischen Heere als Katholik keine Aufnahme fand.

398-2 Vergl. S. 2S3. 317. 379.