9214. AU PRINCE DE PRUSSE AU CAMP DE LEIPA.

Der Prinz von Preussen meldet, Lager bei Leipa 15. Juli: „Nous sommes dans une Situation très critique; l'armée ennemie est campée vers Niemes, nous voyons le camp. Ils ont détaché un corps qui a attaqué Gabel. Nous ignorons s'ils l'ont pris,257-2 car la canonnade hier était forte. Aujourd'hui on a entendu un feu de petites armes. Si Gabel est pris, nous sommes coupés de Zittau par ce chemin-ci. Il nous reste encore celui par Georgenthal sur Lœbau qui ne peut être que pour une colonne, et si l'ennemi occupe un défilé, il n'y a pas moyen de percer. J'enverrai le général Rebentisch avec trois bataillons pour tâcher de renforcer Gabel. Il agira cependant avec précaution. Je sais des déserteurs que le pain n'est pas abondant à l'armée de l'ennemi, le fourrage de même; ainsi, si nous tenons contenance, ils n'oseront pas risquer de nous voir sur leurs derrières, s'ils font une marche sur Zittau. Pour cet acte de contenance il nous faudrait de la farine; la nôtre finit, et nous n'avons que pour jusqu'au 19 du pain. Si vous aviez la grâce de nous en envoyer, cela serait peut-être encore l'unique moyen de remettre cette affaire.“

[Leitmeritz, 19 juillet 1757.] 257-3

Vous257-4 ne savez ni ce que vous voulez, ni ce que vous faites. Dans une lettre je dois d'ici vous envoyer du pain, et vous abandonnez<258> lâchement Gabel qui vous donnait la connexion avec Zittau, votre magasin! Vous ne serez jamais qu'un pitoyable général. Commandez à un sérail de filles d'honneur,258-1 à la bonne heure; mais, tant que je vivrai, je ne vous confierai pas le commandement sur dix hommes. Quand je serai mort, faites toutes les sottises que vous voudrez : elles seront sur votre compte, mais tant que je vivrai, vous n'en ferez point qui préjudicient à l'État. Voilà tout ce que je peux vous dire; que vos meilleurs officiers redressent à présent les c . . . que vous avez faites, et consultez vos forces, avant que de demander des commandements. Ce que je vous dis, est dur, mais vrai; vous m'y forcez, vous me mettez sur le point de perdre la réputation de l'armée, la mienne et l'État.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.



257-2 Vergl. Nr. 9213.

257-3 Das Datum nach der chifirirten Ausfertigung.

257-4 In der Ausfertigung geht der folgende Abschnitt voraus: „J'avais reçu hier votre lettre du 16, sur laquelle je vous ai répondu hier (vergl. Nr. 9213) par le même messager qui m'a rendu la vôtre. Aujourd'hui, je reçois une lettre de vous datée du 15 de ce mois.“

258-1 Vergl. Henckel (l. c. oben S. 240) S. 262. 263.