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Je n'attends que votre réponse sur les points que je vous ai marqués par ma lettre du 13 de ce mois,1 pour être par là à même à donner mes ordres aux troupes, afin de se mettre en mouvement, autant que cela pourra se faire. Je suis avec des sentiments d'estime, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon et très affectionné cousin

Je vous jure qu'il ne faut point perdre de temps et passer sur bien des petites bagatelles, pour aller au grand but que vous devez vous proposer, qui est de faire ce que vous savez, avant la fin de février. J'attends votre réponse depuis longtemps, et je vous prie de considérer que vous perdez trop à vouloir tout arranger, car il ne s'agit point à présent d'une campagne, mais d'une expédition; 2° il faut que je sache si vous avez de quoi nourrir mes troupes, ou non.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


9722. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE A LEIPZIG.

[Breslau,] 24 [janvier 1758].

Mon cher Frère. Il sera facile de couvrir le pays de Halberstadt et de Mansfeld, dès que les secours seront arrivés,2 et il ne faut pas souffrir que ces faquins pillent impunément le pays. J'ai de la peine à croire que les Français envoient 40,000 hommes de nouveaux secours, ils n'ont plus en France que la maison du Roi3 à leur disposition, et voilà tout ce qu'ils feront passer le Rhin en y joignant des milices; ils se servent toujours de ces ostentations pour intimider [leurs] ennemis, mais il y a toujours beaucoup à rabattre de tous ces grands nombres qu'ils mettent sur le papier. Je vois, quoi que nous ayons fait, que nos ennemis veulent absolument pousser la guerre et la faire cette année-ci; vous jugez bien que cela ne me fait aucun plaisir, mais il faudra en passer par là, sans même faire la grimace.

Vos hussards ont manqué M. Fraigne;4 il le faut faire enlever à tout prix, c'est un espion, et il ne le faut absolument pas souffrir là. Je vous rends mille grâces des choses obligeantes que vous me dites pour mon jour de naissance. Si l'année dans laquelle j'entre, devait être aussi cruelle que celle qui est finie, je souhaite que cela soit la dernière de ma vie.

Ma sœur Amélie est arrivée ici,5 ce qui m'a fait grand plaisir; elle aura la complaisance de rester une huitaine de jours ici. Mon frère Ferdinand est hors de cour et de procès, entièrement rétabli, il n'attend que le retour des forces. Voilà, mon cher frère, tout ce que, pour le



1 Vergl. Nr. 9685.

2 Vergl. Nr. 9711. 9712.

3 Die königliche Leibgarde.

4 Vergl. S. 189.

5 Vergl. S. 189. 190.