<204>chal Lehwaldt aura détaché les 15 escadrons, il ne saurait outre-passer ce nombre, sans trop s'affaiblir et sans courir le hasard de ne rien effectuer contre les Suédois. Selon sa situation présente, il a contre lui 8000 Suédois à Stralsund et le reste des troupes suédoises sur l'île de Rügen. Il doit bloquer les premiers et fourrager en même temps le pays, pour forcer les Suédois à une composition. D'ailleurs, il faut qu'il lève du pays de Mecklembourg des contributions, des chevaux et des recrues, sans quoi, je ne serais pas en état d'ouvrir la campagne qui vient, comme il faudra; et jugez alors, mon très cher prince, si, en vous détachant le prince de Gottorp avec 15 escadrons, ce n'est pas tout ce que je puis faire, et si ce n'est même une grande complaisance de ma part, qui saurait m'être nuisible, et que vous ne sauriez plus prétendre de moi, tant qu'on n'aura pas achevé avec les Suédois.

Car pour lors, [et] si on pouvait respirer de ce côté-là, j'emploierai avec plaisir tout le corps de Lehwaldt pour se porter à votre secours; aussi quand je fais tout ce que je puis humainement, voilà de quoi vous contenter. Je suis, au reste, avec des sentiments d'estime et d'amitié, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon et très affectionné cousin

Je suis obligé de me régler sur vous pour mon projet de campagne. Pour l'amour de Dieu, faites que vos coïons mordent bien! Le prince de Holstein vous mène 10 escadrons de dragons et 5 de hussards, mais ces gens en valent 30 de l'ennemi. Le prince de Holstein est un excellent général de cavalerie,1 auquel vous pouvez confier tout ce que vous ne pouvez pas exécuter vous-même. Si ce que vous savez réussit, je pourrai, dès que je serai débarrassé des Suédois, vous épauler davantage; mais vous devez comprendre que je me dois primo débarrasser de ces gens-là, pour n'avoir ni ne laisser rien à dos, ce qui serait très imprudent.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


9729. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE A LEIPZIG.

Breslau, 26 janvier 1758.

Mon très cher Frère. Comme je ne trouve plus convenable à Leipzig ce grand nombre d'officiers français prisonniers de guerre, qui y sont restés jusqu'à présent, et que je crois qu'ils seront mieux et plus sûrs à Berlin, mon intention est que vous ferez transporter tout ce nombre d'officiers français, excepté ceux dont les fortes blessures ou de grandes maladies ne permettent pas d'être transportés pendant la saison d'hiver. Je suis avec estime, mon cher frère, votre bon frère

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Vergl. S. 169.