<268> de n'en avoir d'autre information que celle-ci: que quelques troupes, passant aux environs de Nischwitz, furent averties qu'il devait y avoir des armes cachées dans la maison;1 on y entra là-dessus, pour en faire la recherche et vérifier le fait, et qu'à cette occasion il était arrivé que les habitants du pays avaient commis tout le dégât et n'avaient pu être retenus ni détournés d'assouvir leur rage contre ceux qu'ils criaient être la cause de leur malheur et de celui de la Saxe en général. Voilà ce que j'en ai appris. Je ne manquerai cependant pas de m'en informer plus particulièrement.

A cette occasion, je ne saurais m'empêcher de remettre à votre propre considération s'il serait étonnant que tout ménagement de ma part cessât en Saxe, tout le monde sachant ce que mes propres sujets ont eu à souffrir des mauvais procédés de mes ennemis, partout où ils ont pu pénétrer, et que toutes les duretés et barbaries ont été exercées sur eux. Je voudrais pouvoir bannir de ma mémoire les cruautés commises en Prusse; la fureur du pillage, du saccagement et des incendies a été à l'excès. Personne n'ignore les duretés que les Français exercent d'un autre côté dans le pays de Clèves et dans mes autres provinces qu'ils occupent. Le cruel traitement que la ville de Halberstadt a eu à essuyer en dernier lieu, est encore tout récent.2 Dans ces circonstances, aucun homme raisonnable ne pourra trouver à redire, si, forcé par les mauvais procédés de mes ennemis, je sortais enfin des bornes de la modération, et si j'exerçais de justes représailles partout où j'en suis le maître.

Il est certain et notoire que je n'ai point commencé de pareils procédés, et si, par une suite de l'exemple que mes ennemis me donnent, tout ménagement de ma part cesse, les auteurs de pareils procédés en auront à répondre, et ceux qui ont tout fait et contribué pour animer mes ennemis d'agir d'une façon si inouïe et si peu conforme à des nations policées. Vous pouvez, au reste, être persuadée, Madame, de mon estime.

Les temps ont changé, Madame; les alliés du roi de Pologne ont pillé et ravagé mon pays. J'ai dû user de représailles, pour arrêter le cours de leurs cruautés et de leur brigandage, et vous ne devez pas être surprise que le châtiment est tombé sur le plus coupable.3

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. Der Zusatz war in der Ausfertigung eigenhändig.



1 Vergl. S. 89. 233.

2 Vergl. S. 193.

3 Minister Brühl. Vergl. S. 233.