<295>taie et Son pays délivré de ceux qui l'ont tenu depuis quelque temps dans la plus dure oppression. Je L'en félicite de tout mon cœur et me sens extrêmement flatté de ce que, par les efforts que j'ai faits, je vous ai pu faire plaisir et contribuer à vous remettre dans vos États.

Comme les choses, grâce à Dieu!, sont parvenues à ce point-là, je prie Votre Altesse de vouloir bien penser avec élévation, et non pas faire grande attention à des choses qu'on ne saurait qualifier autrement que petites en comparaison des autres. Conviendrait-il à présent à Votre Altesse de faire, pour m'exprimer ainsi, l'avocat des Français,1 pendant que ceux-ci ont fait tout le mal possible à vous et à vos alliés? Je suis persuadé que l'expédition présente du prince Ferdinand ne se bornera pas à avoir chassé les Français des pays de Brême, d'Hanovre etc., mais qu'il les forcera de quitter encore la Hesse et les rejettera peut-être même au delà du Rhin. Dans une pareille occasion, il nous convient d'affaiblir l'armée française partout, et autant que nous trouvons lieu de le faire. Pour ce qui regarde Son ministre de Cramm, que les Français ont amené injustement avec d'autres otages à leur départ, Votre Altesse agira en cette occasion comme c'est la coutume ordinaire et l'usance de la guerre, savoir de les abandonner, ce qui opèrera que les Français s'en lasseront bientôt, et que, voyant que leur mauvais procédé ne les mène à rien, ils les renverront d'eux-mêmes. Quant à nous autres, nous regarderons tous les Français dont nous pourrons nous saisir, comme prisonniers de guerre du roi d'Angleterre, ce qui vous servira toujours de titre pour vous en disculper. J'espère, enfin, qu'au moins Votre Altesse voudra mieux penser que de Se prêter à une telle humiliation devant les Français, que ceux-ci qualifieraient eux-mêmes de bassesse, et, en général, je me persuade que l'avantage de vous voir rétabli dans vos États vous doive bien dédommager de la perte momentanée du ministre de Cramm avec deux ou trois autres personnes amenées de force par les Français.

Voilà les sentiments que je n'ai pu vous cacher, et dont je me flatte qu'ils seront goûtés par Votre Altesse. Je La prie d'ailleurs d'être parfaitement assurée de la haute considération et de l'amitié la plus sincère avec laquelle je suis à jamais, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le très bon frère et cousin

Federic.

Nach dem Concept.



1 Prinz Heinrich hatte den Herzog von Braunschweig aufgefordert, die verwundeten französischen Soldaten, die sich in der Stadt Braunschweig befanden, als Kriegsgefangene ihm auszuliefern. Der Herzog verweigerte dies, mit der Begründung, dass er diese französischen Soldaten in seinen Schutz genommen habe, und dass die Franzosen an den aus Braunschweig mitgeführten Geisseln, u. a. an dem Minister von Cramm, Rache nehmen könnten.