<316> Cumberland, au lieu que, si, après la prise de Minden, vous vous tournerez vers le côté de Paderborn ou vers Lippstadt, vous verrez que tout ce qu'il y a là d'ennemis, s'enfuira au diable.

Au surplus, je vous conseille encore de ne pas vous séparer trop en corps, mais de vous tenir en quelque façon rallié ensemble, pour ne risquer pas trop. Ce qui vous saurait importer le plus, c'est que, dans quelque lieu que vous saurez les ennemis en cantonnement, hormis le pays de Cassel qui est trop montagneux, vous tombiez dans leurs quartiers, pour leur aller sur le corps et les combattre vivement. De cette façon-là, vous dissiperez les forces de l'ennemi, et vous ferez au mieux vos affaires, au lieu que si, par ménagement à ne pas vouloir venir aux mains avec eux, vous leur laissez le temps de se reconnaître et de revenir de la bredouille où vous les avez jetés si heureusement, vous risquerez beaucoup.1

Pour ce que vous désirez touchant mon frère Henri,2 je suis bien fâché de vous dire que cela ne peut pas se faire, et qu'il faut qu'à la fin du mois présent mondit frère retourne vers la Saxe. Vous pénétrerez la nécessité qui m'y oblige, quand vous songerez que je n'ai actuellement que 9 bataillons à présent en Saxe, que les Autrichiens commencent à former des corps aux frontières, et qu'il est, en conséquence, indispensablement nécessaire que je retire ce que le Prince a de troupes sous ses ordres, pour retourner en Saxe. Avec cela, je me vois obligé de vous dire d'ailleurs que je ne saurais guère aussi vous laisser longtemps encore les régiments de dragons et les hussards sous le prince de Holstein, et qu'à peu près à la fin de ce mois je me verrai nécessité de les retirer à moi pour ma propre défense,3 de sorte que j'ai bien voulu vous en avertir d'avance, afin que vous tâchiez de frapper en attendant les grands coups que vous voudrez faire.

Au reste, nous commencerons en peu de jours le siège de Schweidnitz, que je couvrirai par une armée d'observation que j'ai avancée ici, et le général Fouqué ira en attendant avec un autre corps de troupes dans le comté de Glatz, afin d'en rechasser les Autrichiens qui ont tenu occupé là le pays depuis quelque temps. Je me flatte que nous aurons achevé tout cela dans un temps d'à peu près quinze jours.

Je suis avec cette considération et estime que vous me connaissez invariable, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon cousin

Je n'ai point de méfiance en vous, mon cher! vous pouvez bien le croire. Mais une règle que je me vois obligé d'établir indispensablement pour l'avantage de l'État,4 fait que je suis obligé de lier la légèreté



1 In dem Déchiffré sind die Worte „au lieu que si“ bis „vous risquerez beaucoup“ vom Prinzen unterstrichen, und am Rande ist bemerkt worden: „Quel f..... raisonnement est cela!“ [das zweite Wort nicht ausgeschrieben].

2 Prinz Ferdinand wünschte, der Prinz Heinrich möchte weiter bis Münden vorrücken.

3 Vergl. S.218.309.

4 Die Verpflichtung, welche den Generalen auferlegt werden sollte, die zu Generallieutenants, Generalen der Infanterie oder Generalfeldmarschällen ernannt wurden, vergl. Nr. 9821.