<405>cement de notre campagne décidera principalement les Hollandais1 et que, si ce commencement vient à prendre un heureux train, qu'alors il en saurait facilement arriver que la République se déclarât, mais qu'au cas que les succès à l'ouverture de la campagne présente fussent mauvais, qu'alors la République restera dans son état d'inaction, tout comme jusqu'ici.

Au surplus, vous direz confidemment au prince Louis de Brunswick que j'étais en pleine marche, pour me mettre en avant entre l'armée autrichienne et la ville d'Olmütz, afin de forcer par là l'ennemi ou de venir m'attaquer, où certainement je me défendrais bien, ou de voir prendre à sa barbe ladite ville d'Olmütz.

Federic.

Nach dem Concept.


9962. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VIERECK A COPENHAGUE.

Neisse, 26 avril 1758.

J'ai reçu votre dépêche du 15 de ce mois. Comme j'y ai vu que la cour où vous vous trouvez commence à prendre de justes ombrages sur les entreprises et sur les projets que la cour de Pétersbourg saurait adopter après la catastrophe avec Bestushew,2 vous ne manquerez pas de souffler, adroitement et dans toutes les occasions que vous trouverez convenables, toutes les malignes insinuations que vous saurez imaginer, pour fortifier ces soupçons.

Federic.

Nach dem Concept.


9963. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

Neisse, 26 avril 1758.

Ma très chère Sœur. Sur le point de partir, j'ai reçu votre chère lettre et vous rends mille grâces de la tendre part que vous daignez prendre à ma conservation.

Nous partons et allons nous embarquer dans les grandes aventures. J'ai appris de bonne part que les Cercles veuillent former un camp dans vos États; je crains qu'ils ne commettent toute sorte d'indignités, et qu'ils n'en usent très mal chez vous. Mais, ma chère sœur, si cela arrive, comptez que cela ne durera guère, et que, dans peu, vous verrez changer la scène des évènements. De quelque façon que mes infâmes ennemis vous environnent, je trouverai moyen de vous faire savoir de mes nouvelles et de vous apprendre au moins les choses qui m'intéressent le plus.

Comme j'ignore quel destin aura cette lettre, je n'ose m'expliquer davantage; tout ce que je vous supplie instamment, c'est de conserver



1 Vergl. S. 377.

2 Vergl. S. 307. 390.