<410> retire à Olmütz, de sorte que, comme il n'y a point d'ennemis dans les montagnes, notre attention se borne de régler nos marches à la seule commodité. J'aurais volontiers voulu que l'armée eût pu traverser les montagnes sur plusieurs colonnes; mais quand même nous trouverions deux colonnes pour les premières marches, il ne nous en reste qu'une seule pour les autres, de sorte qu'il vaut mieux d'arranger d'avance de manière à pouvoir la poursuivre, sans y rien altérer. Il vous conviendra donc, Monsieur le Maréchal, de faire une avant-garde, la faire suivre des pontons, ensuite de l'infanterie et ensuite la cavalerie, ensuite les bagages. Votre première marche pourra être de Jægerndorf à Hartau, la seconde de Hartau par Bæhrn à Sternberg, la troisième à Littau. On m'assure que l'ennemi a un magasin à Hof, dont il faudra nécessairement s'emparer. Vous prendrez d'ailleurs la précaution de ne point mettre des troupes dans les endroits sur votre passage où les Autrichiens ont eu des malades.1 Si, d'ailleurs, vous trouvez quelque chose à changer dans votre marche, pour l'aisance et la commodité des troupes, je. vous en laisse entièrement le maître; ma disposition ne doit vous servir que de canevas sur lequel vous pouvez travailler, comme vous le jugerez convenable. Je ne doute point que vous ne fassiez ordonner des livraisons de pain sur votre route, pour compléter votre pain. Je compte d'être, le 3, avec la tête de mon armée aux environs de Littau; à la vérité, je crois que le bagage arrivera un jour et demi plus tard, mais ce n'est pas là une affaire: il pourra toujours suivre, pourvu que l'armée s'y trouve.

Le 27, le maréchal Daun a été encore dans la position où nous l'avons laissé, et, par tout ce que j'apprends, je dois croire qu'il sera surpris de notre marche, et qu'on lui verra bientôt changer son plan d'opération. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


9971. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH.

Troppau, 30 avril 1758.

Monsieur le Maréchal. Je suis fort content des arrangements que vous avez pris |pour votre marche; plus vous pourrez la rendre aisée aux troupes, plus elle sera conforme à mon intention.

Pour ce qui regarde le magasin de Hof, je le laisse à droite dans ma marche, et vous le trouverez justement dans votre chemin. Il faudra ainsi que vous vous en saisissiez. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Vergl. S. 146. 164.