<60> avec toute l'armée par Breslau et l'Oder, en sorte que l'ennemi, voyant lé champ de bataille vide, prit la résolution d'y retourner et de s'attribuer une victoire qui était au prince de Bevern, s'il avait osé rester campé en deçà de Breslau et de l'Oder. Le 24, ce Prince sort à quatre heures du matin, accompagné d'aucun officier ni escorte, mais d'un seul palefrenier,1 hors de son camp, pour aller reconnaître, à ce qu'il marque,2 au clair de la lune, la position de l'ennemi, qui n'était pas là, hormis quelques détachements de pandours sous les ordres du général Beck, il s'égare3 et vint4 à un des avant-postes de celui-ci, consistant d'un bas-officier et quelques croates, qui le font prisonnier. Le général Kyau se charge du commandement de l'armée, marche, en abandonnant Breslau, où, par mon ordre,5 le général Lestwitz s'était jeté, qui trouva les désordres et les horreurs dans la ville au point qu'il la rend à l'ennemi sans coup férir, croyant avoir tout fait en faisant une capitulation, pour en faire sortir la garnison, à condition de ne plus servir durant cette guerre contre la reine de Hongrie.6

Voilà, mon cher frère, un précis de la situation dans laquelle j'ai trouvé, après la perte de Schweidnitz7 et en entrant dans ce pays-ci, les affaires. Tous ces malheurs ne m'ont point abattu. Je marche mon droit chemin vers ici, selon le plan que je m'étais formé. Je joindrai demain le corps d'armée ci-devant sous les ordres du prince de Bevern, à présent sous ceux du général Zieten“, quand cela sera ensemble, cela composera une armée au delà de 36,000 hommes combattants, avec laquelle j'irai droit à l'armée autrichienne pour la combattre, qui, après ses pertes au siège de Schweidnitz qui vont au delà de 8000 hommes, et surtout par celle de la bataille susdite, qu'on compte au delà de 24,000 hommes, et après d'autres pertes considérables qu'elle a eues par une campagne extrêmement rude, ne doit plus être composée que de 39,000 hommes. Si la fortune seconde mon entreprise, ce qu'il faut qu'il se déclare entre ci et le 6 de décembre, et à quelle fin je me munirai d'une grosse et forte artillerie de Glogau, outre celle que j'ai avec moi et celle que Zieten m'amène, je reprendrai Breslau et Schweidnitz et redresserai tout dans ce pays-ci; mais ce sera aussi tout ce que je pourrai faire pour finir une fois la campagne. Ayez la bonté d'informer le maréchal Keith de ce que dessus, afin qu'il puisse s'en orienter et prendre ses mesures. Je suis, mon cher frère, avec des sentiments d'estime, de tendresse et de cordialité à jamais votre très bon et affectionné frère

S'il plaît au Ciel, tout se redressera, mais avec grand' peine.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



1 Vergl. S. 57.

2 Bericht Bevern's an den König aus der Gefangenschaft, d. d. Stabelwitz 24. November.

3 In der Vorlage, einem Déchiffré : „du général Bekil Seyare et vint“ etc.

4 Sic.

5 Vergl. Nr. 9533.

6 Vergl. Nr. 9550.

7 Vergl. S. 37.