9527. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE A LEIPZIG.

Kœnigsbrück, 19 [novembre 1757].

Mon cher Frère. Je vous remercie de toutes les bonnes nouvelles que vous me mandez de chez vous. J'espère que vous communiquerez au prince Ferdinand les avis que vous avez reçus du duc de Richelieu. Je souhaiterais de vous donner d'aussi bonnes nouvelles d'ici; mais, malheureusement, je suis obligé de vous dire qu'hier j'appris la nouvelle que Schweidnitz s'est rendu. Je ne saurais vous dire des détails, mais il n'y a eu ni brèche ni rien. Vous savez ma façon de penser; ainsi vous jugerez de tout ce qui se passe dans ma tête, sans que j'aie besoin de m'expliquer là-dessus. Je ne me laisserai cependant point distraire de mon projet, et arrive ce qui pourra, je ferai tous les plus grands efforts pour remettre les choses.

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Vous avez très bien fait d'endoctriner le sieur de Mailly;40-1 je souhaite, plus que je ne l'espère, qu'il réussisse. Faites, je vous prie, faire nies compliments à Seydlitz, et ayez les plus grands soins pour votre personne. N'oubliez rien de tout ce que je vous ai si souvent dit, quand nous nous sommes entretenus de l'avenir; car soyez persuadé que vous ne me reverrez que victorieux. Écrivez au maréchal Keith que nos gens40-2 m'ont la. mine d'aller à Gœrlitz. Voilà tout ce que j'y comprends jusqu'à présent; mais Finck écrit que Laudon est revenu à Freiberg, ce dont je crois que le Maréchal doit être instruit. Adieu, mon cher frère, je suis avec une parfaite et sincère amitié, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

On me mande de Dresde que la reine de Pologne était morte d'un catarrhe suffocatif;40-3 cela ne nous fait ni froid ni chaud.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



40-1 Der Prinz schrieb, Leipzig 18. November: „Le comte de Mailly (vergl. Nr. 9513) est parti; je lui ai fait envisager, selon les ordres que vous m'avez donnés, que l'emploi le plus utile qu'il pouvait faire du congé qu'il a obtenu, serait de porter les esprits vers la paix; je crois qu'il se trouverait flatté de pouvoir suivre l'exemple de Mr. de Tallart et retirer le même fruit de sa captivité.“ Vergl. S. 42. Camille von Hostun Graf von Tallart, französischer Maréchal de camp, war 1704 bei Blenheim von den Engländern gefangen worden. Er wurde von der Königin Anna im November 1711 ohne Lösegeld nach Frankreich entlassen und soll für die Einleitung des Sonderfriedens zwischen England und Frankreich wirksam gewesen sein

40-2 Die Oesterreicher unter Marschall. Vergl. S. 35.

40-3 Vergl. Nr. 9526.