9720. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A BRESLAU.

Breslau, 23 janvier 1758.

Monsieur. Après n'avoir eu jusqu'à présent aucune assistance de l'Angleterre, ni par mer ni par terre, ni par voie des négociations, pendant tout le cours de cette guerre, au lieu que de ma part j'ai fait des diversions puissantes à nos ennemis communs, en sorte que l'Angleterre n'a plus à craindre les invasions par des descentes,196-2 j'aurais cru que les subsides qu'elle m'a offerts, serviraient pour m'indemniser en partie des pertes et des dommages que j'ai essuyés depuis mon alliance contractée avec elle. Je viens cependant de m'apercevoir, par votre lettre du [22]196-3 et par les insinuations que vous m'avez faites,196-4 qu'il<197> s'agit d'y attacher mes assurances pour faire joindre, vers le printemps, l'armée du Roi votre maître par un corps de mes troupes en auxiliaires, pour s'opposer à l'armée française dans le pays d'Hanovre. Je me vois donc obligé de vous dire, selon la sincérité et la bonne foi dont j'ai toujours agi avec vous, que la situation, où je me trouve actuellement par rapport au grand nombre des ennemis qui voudront m'accabler de tous côtés, ne me permet absolument pas de donner telle assurance, laquelle, contre mon gré et contre tout ce que j'ai de bonne volonté pour seconder l'Angleterre, saurait tromper son attente là-dessus, dans le cas que les évènements exigeront que j'usasse moi-même de tout ce que j'ai de forces pour me soutenir. C'est ainsi en conséquence que je vous déclare sans détour que, sous une pareille condition, je ne saurais point toucher aux subsides qu'on me destine, et que je viens de donner mes ordres à mon chargé d'affaires Michell197-1 de suspendre plutôt sa signature de la convention projetée, que de m'engager à des promesses que les évènements sauraient rendre impossibles d'accomplir. Jamais je ne vendrai mon honneur au prix d'argent, et plutôt [que] de le commettre, j'aimerai mieux d'abandonner mes affaires au hasard des évènements, et m'aiderai par mon industrie, pour me tirer hors d'affaire, où je pourrai dire alors dans la vérité que j'ai manqué de tout secours de l'Angleterre pendant cette guerre, au risque des évènements qui en auraient pu arriver. Et, sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im British Museum zu London.



196-2 Vergl. Bd. XIII, 609; XIV, 551.

196-3 In der Vorlage fälschlich io.

196-4 Ueber die Unterredung berichtet Mitchell am 25. Januar an Holdernesse (private and most secret), er habe die Wünsche des englischen Ministeriums dem Könige vorgetragen „in the most guarded terms and as I thought suited to the King of Prussia's humour; but he answered very briskly that he could give no such assurance consistent with his honour, and he would rather have no subsidy etc. He then talked of givïng immédiate orders to his minister at London upon it.“ [Abschrift im British Museum.] Am 9. Februar berichtet Mitchell noch eingehender an Holdernesse (secret) über die Unterredungen dieser Tage und die Ablehnung der Subsidien; unter anderem meldet er, der König habe angedeutet: „That, after the granting of subsidies, the givers sometimes assumed an air of superiority over the receivers, considering them as their dependants, to whom they had a right to dictate.“ Auf Mitchell's Darlegungen bei einer späteren Gelegenheit hat der König, wie Mitchell in demselben Berichte anzeigt, „with good humour“ geantwortet: »I have heard everything you have said with attention, and l bave considered every argument you have offered, but you have deceived yourself if you think you have convinced me. I have taken my resolution which is not to touch any subsidy but in the case of extreme necessity, my affairs are now in a better situation than they were lately, and I shall be happy if I can restore them without subsidies, but my engagements with England continue the same, and I will give every assistance in my power to the King your master. [Ausfertigung im Public Record Office zu London.] Ein zweiter Bericht Mitchell's an Holdernesse vom 9. Februar enthält die Versicherung, dass die Ablehnung der Convention allein der Abneigung des Königs gegen alle Subsidienvertrage entspringe und keineswegs durch eine Veränderung in den Gesinnungen des Königs gegen England hervorgerufen sei. Nach demselben Bericht hat der König darauf hingewiesen, dass Ungarn augenblicklich sich in einem ganz schutzlosen Zustande befände, und daher die geringste Bewegung von Seiten der Türken die grösste Unruhe in Wien erregen würde; deswegen möge nichts an der Pforte versäumt werden. [Ausfertigung im Public Record Office zu London.]

197-1 Vergl. Nr. 9724. Anm. 2. S. 199.