9726. AU COMTE DE KAUNITZ A VIENNE.

Graf Kaunitz schreibt an den König, Wien 17. Januar: „Sire. Nous venons d'apprendre par une lettre d'Italie, en date du 3 de ce mois, qu'un marchand de vin de Boulogne, ayant appris l'évènement de la bataille du 5 décembre de l'année dernière, s'était écrié : « Est-ce qu'on ne trouvera pas un couteau qui lève de ce monde le roi de Prusse? » que ce Boulonais fit ensuite son testament et qu'il a disparu.“

Ce sont les propres termes de la lettre; nous n'en savons ni plus ni moins. Il se peut que ce propos n'est peut-être que le premier mouvement d'un enthousiaste, que peut-être le fait même est faux; mais comme il est des fanatiques, et que l'objet est des plus graves, puisqu'il intéresse la personne sacrée d'un grand prince, Leurs Majestés Impériales désirent que Votre Majesté en soit informée au plus tôt. Je me donne, moyennant cela, l'honneur de porter cette notion à la connaissance de Votre Majesté telle qu'elle est et pour ce qu'elle Lui paraîtra valoir, et comme elle regarde Votre Majesté personnellement, j'ai cru devoir la Lui donner directement. Je me flatte que cette considération vous engagera. Sire, à ne pas désapprouver la liberté que je prends, et j'ose même espérer que Votre Majesté voudra bien l'agréer, ainsi que le profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être etc.“

Breslau, 25 janvier 1758.

Le201-1 Roi qui a reçu votre lettre, Monsieur, m'a chargé d'y re'pondre et de vous prier de remercier Leurs Majestés Impériales en son nom<202> des soins qu'Elles202-1 paraissent prendre de sa conservation. Le Roi est persuadé que Leurs Majestés ont des sentiments trop nobles pour approuver des conjurations faites contre Leurs ennemis mêmes, et qu'Elles ne poussent pas à ce point les haines politiques. Quoique l'on ait quelques soupçons de pareils attentats, Sa Majesté, qui n'aime point à entrer dans des discussions de faits mal prouvés, a trouvé à propos de les supprimer. Nous devons au siècle éclairé et poli où nous vivons, l'horreur que l'on a des assassinats; il serait à désirer que ce siècle eût encore adouci l'amertume des plumes indécentes qui se servent souvent, dans des ouvrages publics, des termes les plus injurieux contre de grands princes. Voici, Monsieur, ce que le Roi m'a ordonné de vous répondre.

En mon particulier, je me félicite, Monsieur, de ce que les ordres du Roi me procurent cette occasion de vous assurer de l'estime parfaite et de la considération distinguée avec laquelle j'ai l'honneur d'être etc.

Finckenstein.

Nach dem Concept; bis zu den Worten „m'a ordonné de vous répondre“ eigenhändig vom Könige.



201-1 Die Antwort an Kaunitz war zuerst von Finckenstein concipirt worden. Der König strich den Haupttheil dieses Finckenstein'schen Concepts durch und setzte an dessen Stelle die oben abgedruckte Antwort. Finckenstein hatte geschrieben:
     „Monsieur. C'est par ordre exprès du Roi mon maître que j'ai l'honneur d'accuser à Votre Excellence la réception de Sa lettre qu'EIle a écrite à Sa Majesté en date du 17 de ce mois.
     Sa Majesté m'a chargé, Monsieur, de vous marquer en même temps qu'EIle n'avait jamais douté des sentiments nobles et généreux de Leurs Majestés Impériales et de Leur horreur pour un coup aussi révoltant que le serait celui d'un asssassinat intenté contre Sa personne. Que c'était de cette manière qu'EIle envisageait l'avis contenu dans la lettre de Votre Excellence, et qu'EIle ne pouvait qu'être sensible aux informations que Leurs Majestés Impériales Lui avaient fait tenir sur ce sujet, quoique ces sortes d'avertissements ne fussent, après tout, ni les seules ni les plus fortes preuves d'amitié que les princes pussent se donner. Ce sont les termes dans lesquels ]'ai dû avoir l'honneur de répondre à Votre Excellence, et je me flatte qu'EIle voudra bien les faire parvenir à la connaissance de Leurs Majestés Impériales.
     En mon particulier, je me félicite, . . .“ etc. wie oben S. 202.

202-1 In der Vorlage: Ils.