9879. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Grüssau, 1er avril 1758.

Monsieur mon Frère et Cousin. La lettre que Votre Altesse a pris la peine de m'écrire le 27 de mars, m'a été fidèlement rendue. Quoique très convaincu de Ses sentiments invariables à mon égard, j'ai été cependant sensiblement touché des nouveaux témoignages qu'Elle m'en a voulu réitérer à cette occasion. Je félicite Votre Altesse de tout mon cœur de ce qu'Elle voit aujourd'hui Ses États entièrement délivrés des cruels ennemis qui les opprimaient. Voilà l'heureux effet de Sa persévérance et de la fermeté de Son attachement à la bonne cause. J'en suis d'autant plus aise qu'un parti opposé que Votre Altesse aurait pu<339> choisir, en contractant, des conventions particulières, ne L'aurait jamais préservée d'embarras et mise peut-être dans une situation plus gênante et plus ruineuse pour Ses États que celle d'où Elle vient de sortir à présent d'une manière si honorable et glorieuse pour Elle. Aussi je me persuade que rien détournera Votre Altesse de cette façon d'agir et de penser, et, quand le temps, arrivera que la paix générale sera faite, Elle Se verra au moins appuyée par Ses véritables amis et à l'abri de toutes les humiliantes démarches que nos ennemis n'auraient pas laissé de Lui faire essuyer en bien d'occasions.

Je Lui suis bien obligé des vœux sincères qu'Elle fait pour la prospérité de mes armes. J'en espère bien, malgré les difficultés qui se présentent, et me flatte de les surmonter. Votre Altesse me fera justice, quand Elle sera parfaitement assurée de la considération, de l'estime et de l'amitié invariable avec laquelle je suis etc.

Federic.

Nach dem Concept.