9926. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Grüssau, 12 avril 1758.

J'ai été bien aise de voir, par la lettre que vous m'avez faite du 8 de ce mois, ce que vous avez écrit au baron de Münchhausen pour lui renouveler la perspective d'une acquisition de l'Eichsfeld,377-3 afin d'animer par là au mieux ces gens de concourir plus promptement à l'augmentation de l'armée alliée.

Parmi les propos que j'ai tenus ici au sieur Yorke,377-4 j'ai insisté surtout sur la nécessité qu'il y avait de nous concerter sur un système à régler entre nous; car nos ennemis ayant fait leur plan, au lieu que nous n'avions agi que du jour à la journée, il n'en saurait arriver que des inconvénients pour nous. Que, si l'Angleterre voulait faire ses plus grands efforts en Amérique contre les Français, je n'y avais rien à dire, et que, tout au contraire, mes voeux étaient qu'ils leur portassent des coups très sensibles. Mais comme l'on connaissait en Angleterre la convention faite entre les cours de Versailles et de Vienne par rapport à la cession de Nieuport et d'Ostende,377-5 il s'agissait de savoir si cela conviendrait à l'Angleterre. En cas que non, il fallait donc penser aux moyens de l'empêcher, dont un des plus efficaces était, sans doute, de se lier avec la Hollande,377-6 afin que les ennemis n'y sussent pas donner la loi. Qu'il fallait que ces mesures fussent prises à temps, car, la paix une fois faite, la chose ne serait plus à remédier, et de vouloir rendre en échange aux Français quelques possessions en Amérique, ce serait avoir travaillé pour la reine de Hongrie.

Que, d'ailleurs, il faudrait songer, après la paix faite, de nous mettre en état de soutenir la balance, en nous fortifiant par les alliances de la Hollande, du Danemark, de la Suède ou de la Russie. Mais que, si la France resterait en possession de Nieuport et d'Ostende, la république de Hollande se verrait obligée à garder la neutralité et,<378> dépendante ainsi de la France, elle n'osera pas se remuer. Enfin, je lui ai fait voir la nécessité indispensable qu'il y avait à tous égards que l'Angleterre convînt d'un système pour que nous puissions agir en conséquence. Et, sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.378-1



377-3 Vergl. Nr. 9888.

377-4 Vergl. S. 373.

377-5 Vergl. Bd. XIV, 132. 166.

377-6 Vergl. S. 313 mit Anm. 4.

378-1 In einem folgenden Erlass an Finckenstein vom 13. April theilt der König dem Minister mit, dass die ehemals nach Tönning geschaffte schwere Weselsche Artillerie (vergl. S. 168) nunmehr nach Magdeburg überführt werden solle. In einem Schreiben vom 14. berichtet Eichel an Finckenstein über die Conferenzen des Königs mit Yorke: „Es hat derselbe Sr. Königl. Majestät alle gute Hoffnung gegeben, dass man sich in England ganz bereit finden lassen werde, mit Sr. Königl. Majestät ein Concert über ein sicheres Système zu nehmen.“ Ueber die Belagerung von Schweidnitz äussert Eichel, sie habe zwar ihren guten Fortgang genommen, „nachdem des Feindes mehriste Artillerie in denen Aussenwerken demontiret und stille gemachet worden; es gehet aber damit demohneracht nach der Art aller Belagerangen, die durch Sapes geführet werden, etwas langsam, jedoch flattiren sich die Kunstsverständige, dass es damit binnen 4 oder 6 Tagen zu Ende gehen werde.“