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10266. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.1

Blumberg, 1er septembre 1758.

J'ai bien reçu votre rapport du 27 d'août, dont je suis fort obligé à Votre Altesse pour la part qu'Elle m'y témoigne prendre à la journée du 25 d'août. Je puis Lui dire aujourd'hui qu'il est très constaté que les Russes ont laissé 26,000 hommes sur le champ de bataille, que nous en avons fait au delà de 2000 prisonniers, et qu'ils ont traîné avec eux plus de 10,000 de blessés. Le nombre des canons que nous leur avons pris, s'est accrû à 106 pièces; nous avons d'eux 24 drapeaux et une paire de timbales, outre 6 généraux et 82 officiers. Ils étaient à 80,000 hommes le jour de la bataille, auxquels je n'ai eu à opposer que 37,000 hommes. Votre Altesse jugera donc que je ne saurais guère me dispenser de Lui redemander ma cavalerie,2 en ayant un grand besoin pour pousser ici mes ennemis; laquelle, cependant, il Lui sera libre de garder, s'il s'agissait de quelque bataille prochaine; mais au cas qu'il n'en fût point question, je me flatte qu'Elle me la renverra, pour être rendue ici en trois ou quatre semaines.

Au reste, je Lui envoie quelques-uns de nos prisonniers kalmouks, desquels Elle pourra user selon Son bon plaisir . . .3

Federic.

P. S.

Tout ce que je pourrai faire, c'est de laisser mes hussards à Votre Altesse, quoique d'ailleurs j'en aurais aussi un assez grand besoin.

Nach der Ausfertigung in Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10267. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Blumberg, 1er septembre 1758.

J'ai bien reçu votre rapport du 30 d'août dernier. L'armée russienne sous Fermor s'est retirée aujourd'hui des hauteurs de Cammin.4 Je compte qu'en quelques jours d'ici elle se trouvera à Landsberg, de façon que vous n'aurez qu'à vous patienter un peu, pour que je puisse aviser ultérieurement sur ce qu'il y aura à faire de plus pour la délivrance de mes États.

Federic.

Les Russes viennent de s'enfuir, nous leur avons pris quelques canons, leur tête est déjà à Landsberg, et j'espère que, dans peu de



1 Die Berichte des Prinzen Ferdinand aus dem September datiren sämmtlich aus Dülmen (südwestl. von Münster). Ueber die Berichte aus dem August vergl. S. 147. Anm. 2.

2 Die preussischen Dragoner, vergl. S. 166.

3 Der König genehmigt ein Avancement in des Prinzen Regiment.

4 Südwestl. von Blumberg.