<25> jusqu'à présent, nous n'avons pas encore retiré le moindre avantage de ces gens; car pour ce qui regarde les subsides, ils sont actuellement encore dans leur pays et, s'il me sera possible de m'aider moi-même, je n'en ferai aucun usage dans le cours de cette année-ci. Ainsi, si l'on veut apprécier au juste toutes les idées relativement à ces gens, il ne me revient de leur assistance au delà de l'armée hanovrienne, qui est le seul avantage que je retire jusqu'à présent de leur alliance. Par ces considérations et comme je n'ai pu avoir d'eux quelque escadre dans la Baltique,1 dont cependant j'aurais retiré un grand secours, tant contre la Suède pour l'empêcher de ne pas pouvoir faire des transports en Poméranie, que contre la Russie pour la mettre hors d'état de faire des ostentations dans la Baltique et d'envoyer des galères pour menacer les côtes maritimes de ma Poméranie et porter secours aux Suédois — quoique je comprenne bien que les ministres anglais ne m'ont actuellement refusé ce secours que parcequ'il leur faut à présent partout avoir des flottes pour s'aider dans leurs propres affaires, et que l'Angleterre n'est pas si forte en nombre de vaisseaux de guerre pour en avoir de reste à envoyer dans la Baltique2 —, par toutes ces considérations, dis-je, il faut que vous observiez que, dans les conjonctures présentes, il faut que nous tirions d'ailleurs tous les avantages que nous pourrons de notre alliance, et c'est en conséquence déjà un grand avantage que ces gens, comme il le paraît, veulent pousser la guerre contre la France également sur ses côtes maritimes qu'aux Indes.

Le second article principal sera, qu'ils ne négligent pas de fortifier l'armée du prince Ferdinand de Brunswick — qui apparemment se sera mis à présent en mouvement pour chasser les Français de l'autre rive du Bas-Rhin3 —, soit par des corps entiers, soit par des augmentations des corps de cette armée,4 ce qui m'est égal.

Indépendamment de tout cela, la chose la plus principale que je vous dirai pour votre direction, est que, si le Ciel bénira mes entreprises et que la fortune secondera mes opérations militaires, que vous tâchiez de ménager soigneusement et avec adresse les ministres anglais de façon qu'en faveur de la perspective de notre réunion et des avantages que l'Angleterre en saura retirer, ils ne me soient du tout contraires dans ceux que, le cas venant à exister, je pourrai retirer de la guerre présente.5 Et quoiqu'il soit vrai que moi-même je ne saurais déjà voir clair comment la guerre se finira, j'ai cependant quelque espérance que, pourvu que la fortune ne nous soit absolument pas contraire dans cette guerre, il en ressortira toujours quelques avantages pour moi, tout comme pour la nation anglaise. C'est aussi par cette considération, et afin que j'aie les mains d'autant plus libres pour faire mes conditions sur mes avantages, que jusqu'à présent — comme je le veux



1 Vergl. Bd. XVI, 433.

2 Vergl. Bd. XVI, 228.

3 Vergl. S. 13. 16; Bd. XVI, 412.

4 Vergl. Bd. XVI, 432.

5 Vergl. Bd. XVI, 403.