10432. A LA MARGRAVE DOUAIRIÈRE D'ANSBACH.

Près de Weissenberg, 16 octobre 1758.

Je vous rends grâce de la part que vous daignez prendre à ce qui me regarde. Je suis bien affligé de vous annoncer une assez mauvaise nouvelle pour moi. Le 14, l'ennemi a surpris le village de Hochkirch que j'avais sur ma droite, et m'a forcé par là de me retirer ici; j'ai perdu à cette affaire le maréchal Keith et le prince François et à peu près entre morts et blessés 3000 hommes. Voilà, ma chère sœur, ce qu'il faut réparer coûte que coûte.

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D'un autre côté, ma chère, mon incomparable sœur de Baireuth me navre le cœur.312-1 Grand Dieu, moi, qui suis [si]312-2 souvent exposé à la mort, cette cruelle m'évite et va saisir ce que j'ai de plus cher et de plus précieux dans l'univers. Jugez de mon chagrin et de la désolation où la triste situation me réduit. Oh! ma chère sœur, que les morts sont plus heureux que les vivants!

Federic.

Nach einer Abschrift im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.312-3



312-1 Vergl. S. 257. 258. 277.

312-2 In der, sehr wenig zuverlässigen, Vorlage: nqui suis-je souvent“.

312-3 Die, jedenfalls eigenhändige, Ausfertigung war, ebenso wie die von Nr. 10299, von den Oesterreichern aufgefangen und eine Abschrift nach Wien eingesandt worden.