10576. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

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Knyphausen und Michell berichten, London 17. November, der Minister Pitt habe sie, auf Befehl König Georg's, von einer jüngst erfolgten Eröffnung des französischen Hofes in Kenntniss gesetzt. Diese Eröffnung sei dem englischen Könige durch den Vertreter eines anderen Hofes gemacht worden; die preussischen Gesandten vermuthen, dass es der dänische Gesandte Graf Bothmar gewesen sei.407-2

„Ce message a été conçu à peu près dans les termes suivants : Que comme Sa Majesté Très Chrétienne persistait constamment dans les mêmes sentiments dont elle avait toujours été animée pour le rétablissement de la paix, elle désirait de savoir si le roi d'Angleterre était dis- posé à terminer la guerre cet hiver, tant en sa qualité de roi de la Grande-Bretagne qu'en celle d'électeur, on si son

Dresde, 2 décembre 1758.

J'ai vu avec plaisir par votre dépêche du 17 de novembre l'ouverture que la cour de France a fait faire à Londres par l'entremise de celle de Danemark, et la fermeté avec laquelle Sa Majesté Britannique a déclaré de nouveau que, quoique disposée au rétablissement de la paix, elle ni pouvait jamais y donner les mains, ni écouter aucunes propositions sur ce sujet, à moins que tous ses alliés, et moi en particulier, n'y fussent nommément compris. Il ne se peut rien de mieux que cette réponse, et vous

intention était de faire une nouvelle campagne. Que, dans le premier cas, la France était prête de prévenir l'Angleterre dans ses désirs et à lui faire parvenir des propositions de paix justes et raisonnables. Sur quoi, le lord Holdernesse, qui a reçu cette ouverture, ayant demandé si la paix qu'on proposait, devait être restreinte à l'Angleterre et à l'électorat de Hanovre, ou si c'était une paix générale qu'on avait en vue, et qui fût commune au roi de Prusse et aux autres alliés de la Grande-Bretagne, le ministre en question a répondu qu'il n'était point en état de pouvoir répondre catégoriquement à cette demande, mais qu'il supposait que l'intention de la France n'était point d'y comprendre le roi de Prusse, d'autant plus que la guerre qui subsistait entre ce Prince et la cour de Vienne formait un objet étranger, et qui n'était point de la compétence de la France.“

Es sei darauf von Seiten des englischen Hofes schriftlich die sehr lakonische Antwort gegeben worden: w« Que Sa Majesté Britannique était très reconnaissante des bons offices qu'on avait employés en cette occasion, qu'elle désirait bien sincèrement le rétablissement de la paix, mais qu'elle ne saurait écouter aucune proposition de paix qu'autant qu'elles seraient justes et raisonnables, et qu'on y comprendrait tous ses alliés et nommément le roi de Prusse. »

Nous avons eu soin de nous acquitter en cette occasion des compliments convenables envers le sieur Pitt, tant pour ce qui regarde sa cour que sa personne, et l'avons assuré en même temps qu'on en userait toujours en pareil cas avec la même bonne foi et la même confiance.“

aurez soin de témoigner au roi d'Angleterre et à ses ministres que j'étais très sensible à cette nouvelle preuve de l'amitié et de la constance de Sa Majesté Britannique à remplir ses engagements; que je paierais toujours ces sentiments d'un parfait retour, et que jamais, et dans quelque situation où je puisse me trouver, je ne séparerais mes intérêts de ceux de l'Angleterre.

Vous direz en même temps que ce nouveau pas que la cour de France venait de faire, me faisait croire qu'elle songeait sérieusement à terminer cette guerre, et qu'après avoir vu que les tentatives d'un accommodement séparé étaient inutiles, elle reviendrait peut-être à la charge avec des propositions relatives à une paix générale, et que, si cela arrivait, il me semblait qu'il faudrait en profiter pour entrer d'un concert commun en négociation et pour ne pas trop éloigner le rétablissement d'une paix juste et raisonnable. Vous leur insinuerez en même temps habilement que les circonstances où je me trouvais paraissaient l'exiger d'une manière particulière; que je luttais depuis plus de deux ans contre les puissances les plus formidables de l'Europe, et qu'il était à craindre qu'à la longue je ne succombasse enfin dans une guerre où la partie était si inégale; que ma situation actuelle et la manière dont je venais de finir cette campagne, était à la vérité assez avantageuse pour donner à penser à mes ennemis, mais que je ne pouvais cependant pas me dissimuler les dangers auxquels mes États qui avaient déjà tant souffert, seraient exposés, s'il fallait toujours recommencer à nouveaux frais et avoir à combattre les efforts redoublés d'une ligue qui était sans exemple dans l'histoire; que, comme la guerre que j'avais soutenue jusqu'ici, avait été si utile à l'Angleterre, en partageant les forces de la France et en facilitant les opérations des

 

Anglais en Amérique, il me paraissait aussi qu'il était de l'intérêt de Sa Majesté Britannique et de celui de la nation anglaise de conserver un allié aussi fidèle et aussi puissant, et que, si la France venait par conséquent à témoigner un désir sincère de pacifier les troubles présents et de s'accommoder en même temps avec moi et avec le roi d'Angleterre, il faudrait alors, à ce que je croyais, ne pas laisser échapper une occasion pareille, mais la saisir pour faire une paix conforme à nos intérêts communs.

Vous me marquerez, au reste, quelles sont les dispositions de la cour où vous êtes et du sieur Pitt en particulier au sujet d'une affaire si intéressante.

Federic.

Nach dem Concept.



407-2 Vergl. S. 374.