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10765. AU FELD - MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 8 mars 1759.

Je remercie bien Votre Altesse de la lettre qu'Elle a bien voulu me faire du 28 février, pour les nouvelles assez intéressantes dont vous m'avez fait part. Je suis bien fâché de ce que vous vous êtes vu obligé de sister votre expédition projetée.1 Elle était excellente, mais malheureusement, je n'y savais contribuer, sans courir le hasard ici de ruiner entièrement mes affaires.

L'ennemi commence à remuer, bien que pas encore au point à me donner de l'ombrage et des inquiétudes. Les chemins dans les montagnes se trouvent encore si mauvais et si rompus par la rude saison qui continue ici encore, quoique très changeant, qu'il n'y a pas moyen qu'on y puisse faire passer de la cavalerie ni de l'artillerie.2

C'est une chose constatée que l'ennemi portera cette année-ci le plus grand fardeau de la guerre du côté de Hesse et de Thuringe, surtout s'il n'y aura de la guerre en Italie; car, dans le cas d'une guerre du roi de Deux-Siciles, Votre Altesse Se trouvera fort soulagée. Mais comme l'on n'y peut pas encore compter, il sera nécessaire que vous preniez bien juste vos mesures, afin de vous porter avec un corps d'armée le plus fort contre Soubise, quoiqu'à proportion de l'ennemi, aux rives du Rhin; ce qui sera d'autant plus indispensablement à faire, vu que, si autrement il réussit à Soubise de percer au pays de Hanovre et de Brunswick, vous vous verrez alors forcé de courir au secours de ces parages, ainsi donc qu'il sera bon et nécessaire que Votre Altesse prenne à temps Ses arrangements . . .3

Federic.

Nach dem Concept.



1 Prinz Ferdinand bezieht sich in dem Berichte', Münster 28. Februar, auf den vorangehenden Bericht vom 25. Februar, in dem er, nach Empfang der Schreiben des Königs vom 9. und 17. Februar, bemerkt hatte: „Mon projet d'expédition tombant de lui-même, depuis que je ne dois plus compter sur une diversion de la part de Msgr. le prince Henri, je m'en tiendrai aux termes de la défensive que Votre Majesté a daigné approuver.“

2 Die nämliche Ansicht äussert der König am 8. in einem Erlass an Oberstlieutenant d'O in Glatz; d'O soll jedoch mit aller erdenklichen Aufmerksamkeit in seinen Beobachtungen fortfahren „car il est temps que je sois informé, autant que possible, de tous les mouvements de l'ennemi“ . Am 11. erhält d'O Befehl zu melden, ob er nichts bestimmtes über den Marsch der Truppen nach Italien erfahren habe. [Die Erlasse an d'O im Wiener Kriegsarchiv.]

3 Es folgt die Ernennung eines Regiments-Quartiermeisters zum Ober-Einnehmer des Amtes Sparrenberg.