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10647. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

P.S.1

Breslau, 8 janvier 1759.

J'ai bien voulu vous communiquer encore les nouvelles que j'ai reçues par rapport à ce qui se passe en Bohême.

Federic.

Selon de bonnes lettres de Prague, il n'y a point de troupes dans l'intérieur de la Bohême sinon 2 régiments d'infanterie à Kœniggrætz et quelque cavalerie à Kolin, et les magasins à ces deux endroits sont fort ruinés, sans apparence d'augmentation.

La plupart des troupes sont aux frontières. Le corps du général Harsch a ses postes dès la frontière de Moravie jusqu'à Reichenberg. Un régiment de cuirassiers et un régiment de dragons de ce corps sont allés aux frontières de Saxe.2

La grande armée forme 4 corps, et ses postes commencent au-dessous de Reichenberg et vont le long des frontières jusqu'à Eger et à Pilsen vers le Palatinat-Supérieur; 6 régiments de cavalerie du cercle de Pilsen ont eu ordre de joindre l'armée de l'Empire.

L'artillerie de la grande armée est à Leitmeritz, d'où on envoie les pièces endommagées à Budweis pour les réparer. On en a vu défiler plusieurs par Prague.

A Prague, il n'y a que des détachements de 9 régiments, qui gardent les recrues qu'on y livre. On y apprête aussi tout ce qui est nécessaire pour l'habillement et l'armement des troupes; les ouvriers travaillent à force. On y forme aussi un grand magasin de grains et de fourrages.

On dit que le général Nadasdy aura le commandement de la grande armée.

Les juifs de Bohême doivent payer à la caisse militaire 2 fl. par tête.

On y parle des mouvements que les Tartares font de nouveau, et en général des arrangements militaires que les Turcs continuent de faire, quoiqu'il soit défendu dans les Etats de l'Impératrice de parler de cette matière ni en blanc ni en noir.

Nach der Ausfertigung.


10648. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Breslau, 8 janvier 1759.

J'ai reçu votre lettre du 4 de ce mois et suis content de la façon énergique dont vous avez répondu à la lettre que le sieur Wolffersdorff3 vous avait écrite de Varsovie. Il n'en fallait pas moins pour le corriger sur les termes dont il s'était servi, quoi que vous en paraît,4 et qui apparemment lui avaient été dictés par des gens accoutumés à controuver des mensonges et à jeter de fausses couleurs sur des choses



1 Das Hauptschreiben fehlt.

2 Vergl. Bd. XVII, 424. 429.

3 Vergl. Nr. 10630.

4 Schmettau hatte begütigend geäussert: „Peut-etre le terme de commission (vergl. S. 2) lui est-il échappé, et il n'a pas cru que Votre Majesté verra sa lettre.“