<428> de ma démarche proposée, au sujet desquelles vous faites très bien de voir venir ces ministres.

Pour ce qui regarde les insinuations que le Roi vous a faites à différentes reprises de donner de la jalousie aux Français pour tirer le prince Ferdinand de la situation embarrassante où il se trouve, par quelque mouvement que mon frère Henri fera, au cas que les conjonctures le voudraient permettre, vous pourrez assurer le Roi ou ses ministres que de ma part je n'oublierais assurément rien de tout ce qui saurait contribuer pour tirer le Prince de sa situation gênante, mais qu'il y avait encore cette maudite circonstance que Daun se tenait inébranlablement derrière ses retranchements, et que, jusqu'à présent, les Russes faisaient le même. Que, d'ailleurs, mondit frère, ayant encore 20 000 Autrichiens vis-à-vis de lui, qu'il était obligé d'observer avec à peu près le même nombre de troupes sous ses ordres, ne saurait à présent rien détacher après le gros détachement qu'il avait déjà fait contre les Russes.1 En attendant, dès que Daun ou l'armée des Russes se remuerait, et qu'il se sera décidé quelque chose à notre faveur avec l'un ou l'autre, je ne perdrai aucun moment de songer à soulager le prince Ferdinand par quelque diversion contre les Français, sans attendre même qu'on m'en parlât de la part de l'Angleterre, et qu'on saurait être positivement persuadé là-dessus que je ferais de mon propre mouvement tout ce qui serait humainement possible. Que l'entreprise ne serait pas aussi tout-à-fait impossible, dès qu'il se serait décidé quelque chose, soit contre les Autrichiens soit contre les Russes; car je pourrai aisément alors détacher mon frère Henri vers Cassel, à moins que je ne sois obligé de changer de plan, si malheureusement les Français se fussent emparés de Minden, ce que je me flatte cependant que le prince Ferdinand tâchera d'empêcher, au sujet duquel je ne saurais dissimuler que j'ai été un peu en peine sur des traces d'irrésolution que j'ai cru remarquer en lui, tout comme Sa Majesté Britannique, depuis le mauvais succès de son affaire à Bergen,2 après laquelle j'ai senti que, nonobstant tout ce que je lui ai écrit pour le rassurer, et malgré ce que je lui ai fourni d'instructions pour agir, il m'a paru ne pas pouvoir se déterminer à aucun parti vigoureux à prendre. Je me flatte, cependant, que les lettres gracieuses que le Roi lui a faites, opéreront un bon effet sur lui.

Federic.

A présent, tout est en fermentation. Les Russes sont marchés de Posen, et, dans peu, il y aura quelque chose de décidé; c'est sur quoi Daun attend.

Federic.

Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.



1 Unter Hülsen. Vergl. S. 258. 359. 420.

2 Vergl. S. 181. 387.