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11550. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Sophienthal, 26 octobre 1759.1

L'ennemi, mon cher Fouqué, est marché avant-hier à Bojanowo et Rawitsch; Laudon et les Russes sont encore ensemble. Malgré tout cela, je fais partir aujourd'hui le détachement qui sera le 29 au soir à Landshut.2 Le général-major Thiele marche aujourd'hui avec ses 5 bataillons, les hussards de Malachowski et le général-major de Meier avec le régiment de Platen, en passant le pont près de Kœben, jusqu'à Räuden,3 le 27 jusqu'à Liegnitz, le 28 à Rohnstock et le 29 à Landshut.4

Si vous pouvez marcher le 29 au soir avec l'infanterie, Werner et Baireuth pourront vous suivre par des marches forcées. Vous marcheriez donc à petit bruit à Reichenbach, c'est-à-dire à 2 milles de Landshut, et vous pourriez être le 31 de ce mois à Neisse.

Mes 9 bataillons5 sont à Trachenberg; je les envoie de là tout droit par Brieg, où ils auront, je crois, 5 jours de marche.

Laudon veut marcher par Kalisch, Siradie,6 Czenstochau. Je le fais côtoyer jusqu'à Wartenberg; il part 5 escadrons de hussards sous le major de Podgurski et 10 escadrons de cuirassiers. Dès que Laudon se sera éloigné de cette contrée, nous marchons en droiture par Brieg à Lœwen.

Je ne sais comment il se fait que Laudon est informé de la marche que vous faites. Ce n'est pas d'ici qu'il l'a appris. Je me méfie de votre secrétaire; comme l'ennemi emploie tant de corruptions, prenez un peu garde à sa conduite, vu que nous sommes dans des temps où il faut se méfier de tout.

Dès que vous serez arrivé à Neisse, vous recevrez, primo, des rapports du général de Queiss et de Gablentz, qui sont auprès de l'infanterie, ainsi que de Podgurski et de Schmettau.

16 bataillons seront tout ce qu'il vous faudra là-bas. J'ai fait détruire le pont d'Oppeln, et je sais que Laudon a dit : „Si le général de Fouqué me prévient du côté de Cosel et de Ratibor, je passerai par la Jablunka.“

Quand toutes ces opérations ici amèneront les choses à un point qu'il sera impossible à l'ennemi d'entreprendre un siège en Silésie, de sorte que vous pourriez peut-être leur faire ressentir une partie du mal que ces gens nous ont fait ici en brûlant et en pillant,7 le mal ne



1 Zwei Schreiben vom 25. und 26. October an den Marquis d'Argens in den Œuvres Bd. 19, S. 96. 97.

2 Vergl. S. 580. 581. 585.

3 Die Stadt Raudten, südwestl. von Koben.

4 Vergl. S. 580.

5 Vergl. S. 581.

6 Jedenfalls Sieradz, Stadt links der Warthe, südöstl. von Kalisch.

7 Auf einem Berichte des Majors von Röell, d. d. Militsch 23. October, folgende Weisungen [Bleinotizen] für einen Befehl an Werner: „An Werner! Da der Feind hier im Lande sengete und brennete, so möchte er zusehn, ob er nicht durch Patrollen in Mähren und Oesterreichisch-Schlesien —, um zuzusehn, die Leute vom Brennen abzubringen.“