11677. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Freiberg,] 16 [décembre 1759].

Mon cher Frère. Je reçois les deux lettres que vous avez la bonté de m'envoyer avec la carte, dont je vous rends grâce.698-2 Je vous communique une lettre de Varsovie par laquelle vous verrez comme nos ennemis pensent sur votre sujet,698-3 et que le projet de soutenir Dresde<699> n'est que conditionnel, au cas que les mauvais chemins ne dérangent pas le voiturage.

Hier le Prince héréditaire est arrivé à Wanfried, aujourd'hui Schmettau sera à Lauban; le Prince héréditaire pourra être le 2 o dans ces environs.

Je ne crois point la nouvelle du paysan.699-1 Si Daun se retire, sûrement le détachement de Dippoldiswalde fera l'arrière-garde, et il ne commencera pas à se dégarnir le flanc. Schmettau a ordre de donner au moins des jalousies sur Zittau et d'inquiéter les convois qui de là vont à l'armée. Tant que ces neiges dureront, il sera impossible d'agir, ni de ce côté ni de celui du Passberg. Il y a apparence qu'entre ci et Noël il y surviendra un dégel dont on pourra profiter. Je rencontre partout des difficultés, mais que faire, mon cher frère? Il faut choisir les moindres et tâcher de les surmonter; c'est le cas du proverbe: „aide-toi, et Dieu t'aidera“ .

Je suis avec la plus parfaite amitié, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



698-2 Eine Karte der Umgegend von Dippoldiswalde. Vergl. Nr. 11672.

698-3 Es ist ein Bericht Benoît's, d. d. Warschau 4. December. Benoît berichtet über den Eindruck, den die Gefangennahme des Finck'schen Corps auf die Feinde des Königs gemacht hat und fährt dann fort: „Les éloges qu'ils sont encore forcés de faire à cette occasion sur tout ce que Votre Majesté a entrepris, principalement après la bataille de Francfort, sont tels qu'on doit les exiger. Ceci me soulage, aussi bien que les éloges que nos ennemis donnent à Son Altesse le prince Henri. Les courriers, qui sont arrivés ici de l'armée autrichienne, disent unanimement qu'on ne saurait s'imaginer combien on y craint ce Prince et le cas respectueux que Daun et tous ses généraux en font.“

699-1 Prinz Heinrich berichtete, Unkersdorf 15. December, ein Bauer behaupte gesehen zu haben, „que le corps qui était à Dippoldiswalde, qu'il dit être fort de 12000 hommes, s'est mis en marche pour Freiberg; il ajoute cependant qu'il se peut qu'ils aient pris un autre chemin ensuite, mais il assure les avoir vu lorsqu'ils se sont mis en marche.“