11717. AU PRINCE HÉRÉDITAIRE DE BRUNSWICK.

Freiberg, 28 décembre 1759.725-4

Je viens de recevoir, mon cher Neveu, la lettre que vous m'avez envoyée aujourd'hui, et vous rends bien grâces des peines que vous avez prises de tout bien arranger relativement à votre marche. Il n'importera guère, si vous ne voulez pas laisser de garnison à Chemnitz, j'ai songé que vous l'aurez cru nécessaire pour vos vivres et autres besoins.

Pour vous rendre raison des circonstances dans lesquelles nous nous trouvons ici, je crois devoir vous mettre au fait de nos autres nouvelles que j'ai reçues. Le corps de Daun demeure immobile auprès de Dresde, ainsi que le corps de Brentano auprès de Dippoldiswalde. Je prendrai demain le poste de Frauenstein, et je mettrai mes régiments dans le village de Pretzschendorf, pour être en état en partie demain et après-demain de reconnaître la position de l'ennemi. Si elle se trouve attaquable, nous pourrons l'attaquer; si elle se trouve absolument inattaquable, il faudra y renoncer.

Je serai bien aise que vous voulussiez me faire le plaisir de venir avec moi, pour être témoin de vos propres yeux de ce qui se trouvera faisable, ou de ce qui ne le sera pas. S'il y a apparence de pouvoir attaquer l'ennemi avec succès, votre corps pourra bientôt avancer, et si l'entreprise n'est point faisable, je ne veux pas donner la peine à votre<726> corps d'y venir, ni le fatiguer gratuitement. Je vois bien que le duc Ferdinand aimerait de vous voir bientôt de retour; c'est pourquoi je verrai ce qu'il y aura à faire ici, afin de pouvoir lui renvoyer le corps bientôt à sa disposition. Soyez, du reste, assuré de la satisfaction extrême que j'ai de vous posséder ici, même pour ce peu de temps, d'admirer vos qualités personnelles et talents et votre empressement pour les succès de la cause commune; aussi mes sentiments d'estime et ma tendre amitié seront à jamais.

Federic.

Nach dem Concept.



725-4 Auf einem Schreiben des Herzogs Karl von Braunschweig, d.d. Braunschweig 26. December, findet sich die Weisung zur Antwort: „Ich wünschete sehr, dass mit dem Secours hier was mit völligem Succès ausrichten könnte; einige Umstände aber machten, dass Ich jetzo fast noch daran zweifelte, dass wir völlig reussiren würden.“