11042. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Reich-Hennersdorf, 4 juin 1759.

J'ai reçu votre dépêche du 26 de mai.289-2 Il est bien plaisant, quand les ministres du parti contraire ont prétendu que l'expédition de mon frère Henri n'ait été guère de conséquence, puisque mes troupes avaient été obligées de s'en retourner déjà en Saxe. Il faut que vous sachiez à ce sujet que toute cette expédition de mon frère Henri n'a eu pour but que de chasser l'armée des Cercles avec les troupes autrichiennes qui l'avaient jointe, de la position où ils étaient sur le point d'entrer en Saxe; de ruiner le magasin qu'ils avaient assemblé à Bamberg et autre part et le long du Main. Voilà ce que mon frère a tout exécuté avec tout le succès imaginable. Quant à nos ennemis, ils auraient fort souhaité que mon frère les eût poussés encore au delà de Nuremberg;289-3 aussi l'ordre était déjà donné à l'armée ennemie de se retirer à l'approche de mon frère derrière Donauwœrth. Voilà leur leurre, pour pouvoir alors couper mon frère de toute communication avec la Saxe, d'entrer alors dans ce pays-là et d'y jouer les maîtres. Mais c'est là aussi justement ce que nous avons prévu, et ce que mon frère a sagement évité, de sorte que, comme nous avons à faire face contre d'autres<290> ennemis, comme par exemple les Russes, il est rentré glorieusement en Saxe, sans que l'ennemi ait osé branler de son camp de Nuremberg et sans qu'il osera entreprendre quelque marche vers la Saxe, au moins pendant un temps considérable de cette campagne-ci et avant que d'avoir établi ses magasins, ce qui lui coûtera infiniment.

Quant à notre Hollandais,290-1 vous lui répondrez à mots couverts qu'un homme aussi riche en argent290-2 que lui trouvait occasion de passer partout, quand même il n'entendrait pas la langue du pays, parceque, dans un siècle tel que le nôtre, l'argent était plus en considération que toute autre chose, et qu'ainsi il ne fallait pas douter que, malgré tout obstacle, il ferait bientôt connaissance avec les officiers russes . . .290-3

Federic.290-4

Nach dem Concept.



289-2 Vergl. Nr. 11043.

289-3 Vergl. S. 284.

290-1 Hellen hatte gemeldet, dass er von dem zur russischen Armee gesandten holländischen Officier Ruvynes ein Schreiben aus Danzig vom 12. Mai erhalten habe. Danach hatte Fermor ihm geantwortet (vergl. S. 168) er ertheile ihm gern die Erlaubniss, dem Feldzug im russischen Heere beizuwohnen, doch müsse die Genehmigung der Kaiserin nachgesucht werden. Ruvynes schreibt, es würde ihn dies noch mehr als einen Monat aufhalten. „L'agrément que je me proposais de voir l'armée [russe], au cas que j'en aie la permission, ne sera pas aussi grand, puisque je ne pourrai pas beaucoup faire ma cour au général, qui ne parle pas français.“

290-2 Vergl. S. 175. Anm. 2.

290-3 Zum Schluss wird an Hellen die Relation über den Rückmarsch des Prinzen Heinrich nach Sachsen übersandt, Nr. 11041.

290-4 In einem Cabinetserlass vom 8. Juni dankt der König für die Mittheilungen über die Zustände in Frankreich und befiehlt, mit diesen Meldungen fortzufahren, „parceque ma grande curiosité est de pouvoir par là continuer d'avoir quelque connexion des affaires de ce pays-là“ .