11044. AU LORD-MARÉCHAL D'ÉCOSSE.291-1

Reich-Hennersdorf, 4 juin 1759.

Je crains bien, mon cher Milord, que vous ne ferez pas grand'- chose dans l'endroit où vous vous trouvez. Selon les nouvelles que je reçois, le roi d'Espagne, sans espérance de se remettre, pourra encore traîner longtemps.291-2 Le voyage de Lyon291-3 est absolument de l'invention de la cour de Versailles, et ne contient rien de réel; le roi de Naples a été très fâché de la nouvelle qu'on en a débitée. En un mot, je ne compte pas du tout sur les ressources que je pourrais tirer d'Espagne; ou bien je me soutiendrai moi seul, ou je périrai de la belle mort.

Je crois que, dans peu de jours, notre situation se décidera. Cet homme à toque papale291-4 sera obligé de prendre un parti, et je ne suppose pas que cela se passe en douceur. Cet évènement influera beaucoup pour la campagne, et donnera la supériorité à l'un ou à l'autre parti. Je me flatte de l'avoir; c'est à l'évènement à en décider.

Adieu, mon cher milord; je vous embrasse.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.



291-1 Lord Marschall's Berichte vom 6. und 18. Juni sind ans Madrid datirt. Vergl. S. 30. 119.

291-2 Vergl. S. 77. 129.

291-3 Wie es hiess, gedachte Karl von Sicilien, wenn er zur Thronbesteigung nach Spanien reiste, den Weg über Lyon einzuschlagen; was auf die Absicht, Beziehungen mit Frankreich anzuknüpfen, gedeutet werden konnte.

291-4 Vergl. S. 186. 284.