11299. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Mémoire.458-1

Je laisse ici l'armée dans un camp fort. Les bataillons francs que j'ai postés dans le bois, y sont pour empêcher les pandours de s'y nicher, ce qui nous briderait étrangement et empêcherait nos patrouilles de battre la campagne. Si l'ennemi vient pour attaquer ce camp, il faut replier les bataillons francs, ceux qui les soutiennent, ainsi que les dragons et hussards, et porter tout ce corps à la gauche du camp. Le camp est inattaquable à la droite et sur son front; la gauche peut être à la vérité attaquée, mais l'ennemi ne peut tirer un seul canon contre nous. La disposition qu'il faudrait faire en pareil cas, serait de mettre la brigade de Mosel en avant, à mi-côté de la montagne avec des batteries, soutenue de toute la première ligne d'infanterie, et d'avoir toujours quelque cavalerie à la main, pour profiter de la confusion de l'ennemi. Si l'ennemi se forme de l'autre côté de Liebenthal458-2 pour nous attaquer, il faut prendre la seconde ligne et par un [mouvement] à gauche la former le long des hauteurs et envoyer un bataillon avec les compagnies franches et les chasseurs sur la montagne qui est de l'autre côté de Gersseifen.458-3 On peut aussi, en cas de nécessité, prendre des bataillons du centre pour en fortifier cette aile, comme Prusse et Itzenplitz. Je ne crois pas ce poste forçable, mais je rends compte de la défense telle que je l'ai arrangée.

NB. En cas que l'ennemi veuille attaquer le camp, il faut rappeler Mosel de Hirschberg.

Si l'ennemi fait des mouvements, ce sera par sa droite ou par sa gauche. Les mouvements de sa droite, s'il les fait, seront à intention<459> de s'emparer de Landshut. S'il marche à Fridberg au Queiss,459-1 il faut prendre le camp de Hirschberg et surtout ne pas souffrir qu'il gagne Landshut avant nous; par conséquent, il faut être prêt à marcher nuit et jour à toute heure. Si l'ennemi marche à Lauban, on n'a pas besoin de faire le moindre mouvement; s'il va à Naumburg et que de là il veut marcher à Bunzlau, il faut prendre le camp d'Ottendorf459-2 et le couper de ses vivres.

Voilà les idées générales qui regardent notre position. Les chemins sont préparés de tous les côtés de sorte que vous n'aurez qu'à ordonner.

Pour ce qui regarde Landshut, de Ville est marché du côté de Freiburg, Fouqué est à Gottesberg, et comme il y a encore un corps de l'ennemi à Trautenau, Krockow est resté avec 7 bataillons à Landshut. De Ville n'en veut point à Schweidnitz, mais à Neisse. Les fours autrichiens se construisent à Weidenau, et l'artillerie de siège attend à Olmlitz les ordres pour partir sous l'escorte de 7 bataillons; il faut donc avoir attention pour qu'à temps et lieu Fouqué jette un régiment d'infanterie à Neisse.

D'ailleurs, la plus grande attention qu'il faut avoir ici, est de ne se point laisser couper de Landshut. Afin que l'armée et le corps de Fouqué puissent se prêter la main mutuellement en cas de besoin, surtout il faut bien s'imprimer que, tant que nous tenons Landshut, il sera impossible à l'ennemi de pénétrer et se soutenir en Basse-Silésie.

Notre boulangerie est à Merzdorf;459-3 l'armée est pourvue de pain jusqu'au 3 d'août et de farine jusqu'au 15. S'il faut décamper pour Ottendorf, il faut que la boulangerie et les caissons suivent l'armée. Si l'armée marche par la gauche, on peut l'envoyer l'autre côté du Bober, près de Hirschberg, et la prendre de même avec du côté où l'armée tournera.

Comme l'artillerie est devenue un des principaux chefs de la guerre,459-4 je crois devoir en dire quelque chose. Il faut distribuer 20 pièces légères de 12 livres à la première ligne, de sorte que chaque bataillon en [ait] un, et ensuite faire les batteries à part et garder 20 pièces ou plus pour la seconde ligne, en cas qu'il y eût quelque corps de la première ligne de poussés, que la seconde pût réparer ce désordre et foudroyer de nouveau l'ennemi avec son canon. Ceci se doit observer et dans le camp et dans toutes les occasions où il s'agit de batailler.

NB. 1. L'Einnehmer aus Greifenberg et le Polizeidirector.

2. Les bourgmestres de Bunzlau.

3. L'Einnehmer de Friedeberg au Queiss.

4. Le hussard de Timendorf.459-5

<460>

Officier:460-1

Zedmar, major.

Gersdorff, du côté de Lauban et Naumburg.

Lossow partout.

Le lieutenant Berg de Zieten pour des nouvelles et des patrouilles.

Le lieutenant hongrois460-2 de Mœhring — ils le connaissent tous.

Le Rittmeister de Mœhring avec un oeil.

Le major Monjou.

Le lieutenant Kurtzhagen de Zieten.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



458-1 Das unter undatirten Papieren aufgefundene Mémoire ist jedenfalls aus dem Lager von Schmottseifen und zwar vermuthlich vom 29. Juli zu datiren. Der König wird es persönlich dem Prinzen Heinrich übergeben haben.

458-2 Südwestl. von Schmottseifen.

458-3 Görisseifen.

459-1 Friedeberg am Queiss, südsüdwestl. von Greifenberg.

459-2 Südsüdwestl. von Bunzlau,

459-3 Oestl. von Schmottseifen.

459-4 Vergl. Bd. XVI, 457.

459-5 Thiemendorf, östl. von Lauban. Die obigen Personen werden wahrscheinlich angeführt, um dem Prinzen zuverlässige, ortskundige Leute zu bezeichnen.

460-1 Die folgenden Offiziere werden dem Prinzen vermuthlich als Patrouillenführer empfohlen. Es ist anzunehmen, dass beide Aufzählungen (nach dem NB.) erst nachträglich, auf eine mündliche Anfrage des Prinzen hin, beigefügt worden sind. Sonst hätte der König die Aufzählung wohl in den Text des Mémoire aufgenommen und hätte erwähnt, zu welchem Zweck die Namen angeführt werden. Für eine nachträgliche Hinzufügung spricht auch die abweichende Schrift der Zusätze.

460-2 Der Name ist nicht festzustellen; es waren mehrere Ungarn bei dem Regiment.