11354. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Fürstenwalde, 19 [août 1759].

Nous sommes marchés sur Lebus. Laudon avait passé l'Oder, Hadik était arrivé à Müllrose, je me suis mis à Madlitz491-4 pour leur barrer le passage. Ils ont marché hier par Neubrück, et je me suis mis ici à Fürstenwalde sur leur passage. Je ne sais s'ils viendront aujourd'hui ou demain; mais quoique les Russes soient renforcés par Hadik, je me battrai, parceque c'est pour la patrie. Regardez cette résolution comme<492> le dernier soupir de nos forces et de notre vigueur; je n'ose rien vous promettre de l'évènement, cela serait trop téméraire, mais je vous jure qu'on ne saurait risquer plus que je fais.

L'armée de l'Empire est en marche de Leipzig à Wittenberg. Je lui opposerai encore un corps492-1 qui, je crois, pourra l'écarter. Daun doit se trouver aux environs de Guben. Des nouvelles vagues disent que mon frère lui a pris son magasin de Gœrlitz et sa caisse de guerre; je ne saurais le garantir, mais sur quoi vous pouvez compter positivement, c'est [que], tant que nous sommes d'officiers, nous nous ferons assommer, ou nous chasserons ces barbares, ces incendiaires, ces infâmes ennemis.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



491-4 Nordostl. von Fürstenwalde.

492-1 Unter Generalmajor von Wunsch. Vergl. S. 484. 489.