11355. AU PRINCE FERDINAND DE PRUSSE.

Fürstenwalde, 19 [août 1759].

Vous avez très bien fait d'aller à Stettin. Nous avons été malheureux, mon cher frère, parceque notre infanterie s'est impatientée un quart d'heure trop tôt. L'ennemi est joint par Hadik, toute l'armée veut marcher sur Berlin. Je me suis mis ici sur leur chemin, je crains que demain ou après-demain au plus tard nous aurons une bataille. Les officiers et moi nous sommes résolus de mourir ou de vaincre. Veuille le Ciel que le commun soldat pense de même! Prenez soin de votre santé et n'oubliez pas un frère qui vous aimera jusqu'au dernier soupir. Adieu.

Federic.

Mes compliments au duc de Württemberg, à Seydlitz,492-2 à Wedell, à tous les honnêtes gens qui ont bien combattu, et ma malédiction à tous les coïons qui se trouvent chez vous sans blessures.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.



492-2 Vergl. S. 487.