11363. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Fürstenwalde, 24 août 1759.]

Vous saurez le malheur qui nous est arrivé. Je suis ici à Fürstenwalde. J'ai 33000 hommes encore. Les Russes et Laudon campent de ce côté-ci de Francfort et se sont retranchés sur les vignes. Hadik est à Müllrose; il a un détachement à Beeskow. Ils attendent que Daun les joigne, pour marcher à Berlin. Si vous voyez que Daun marche à Guben, il faudra que, par des marches fortes, vous me joignez par Beeskow, où j'enverrai un détachement pour vous faciliter le passage. Si Daun change de projet et se tourne vers la Silésie, je pourrai lui rendre les vivres et les convois impraticables; mais, autant que j'en peux juger, il y a apparence que Daun, par vanité et pour avoir l'honneur de m'écraser, joindra les Russes à Francfort.

Vous aurez la bonté de donner 50 ducats au porteur, et vous le garderez chez vous.

[Federic.]

Das Hauptschreiben nach dem eigenhändigen Concept; der Zusatz nach dem Déchiffré der ganz chiffrirten Ausfertigung.

<498>