<145> le général-major de Yorke a eu avec le comte d'Affry,1 et qu'au moins mes ministres vous en auront instruit,2 de sorte que je m'y réfère.

En conséquence de ce que je vous ai marqué dans ma dernière dépêche du 17 février,3 que le courrier Balde vous aura rendue, mon émissaire4 est actuellement parti de Gotha. Outre la lettre dont il est chargé pour M. de Froullay,5 je me suis attaché par rapport à ses instructions aussi scrupuleusement au sens dont les ministres anglais se sont expliqués à vous sur ce sujet,6 que je n'ai fait que copier les propres termes de ce qui en était compris dans votre rapport, pour ne donner absolument lieu à quelque équivoque ou malentendu. Au reste, je veux bien vous dire encore pour votre direction qu'en instruisant cet émissaire de Gotha, j'ai pensé même au cas que le bailli de Froullay saurait s'excuser de la commission dont je l'ai chargé, sous prétexte qu'en ministre public de la religion de Malte il ne saurait se charger de cette commission, sans avoir la permission préalable du grand-maître de son ordre. Dans ce cas, mon homme émissaire est instruit de s'adresser tout7 directement au duc de Choiseul, envers lequel je l'ai fait munir d'une lettre simplement de créance de mes ministres,8 avec les instructions en forme de note que vous verrez ci-clos in extenso.9 Il faudra que j'attende après le succès que cette entreprise de ma part aura, dont je vous ferai communication fidèle.

J'ai reçu avant-hier ici une autre lettre du sieur de Voltaire, qui comprend mot à mot ce que vous verrez par la copie ci-close; aussi voilà tout ce que j'ai reçu et dont vous saurez bien faire part à M. Pitt et, selon qu'il trouvera bon, aux autres ministres, en leur lisant les propres termes. Dès que j'en aurai d'autres lettres de Voltaire, je vous en ferai part d'abord.

Je suis bien obligé de la permission que le ministère anglais a bien voulu agréer à ce que je saurais instruire le sieur Keith à Pétersbourg par le canal de M. Mitchell de ce que je jugerai être convenable, afin de ne point perdre de temps. J'ai profité déjà de cette permission des ministres,10 au sujet de laquelle vous ne manquerez pas de les remercier de ma part par un compliment bien poli. A la vérité je ne me promets pas grand' chose du succès auprès de cette cour, trop passionnée encore par les instigations des cours de Vienne et de France, pour entendre raison. Contre toute mon attente il vient d'arriver tout nouvellement qu'on m'a fait une ouverture de la part de certaines gens qui veulent se charger de moyenner à la cour de Pétersbourg un prompt accommodement entre elle et moi, quoique à force d'argent, et que je destinasse



1 Vergl. Nr. 11856.

10 Vergl. Nr. 11844.

2 Dies war durch Ministerialerlass, d. d. Berlin 23. Februar, geschehen.

3 Nr. 11840. Der Cabinetsbefehl war im Concept und in der Ausfertigung vom 16. Februar datirt.

4 Edelsheim. Vergl. Nr. 11846.

5 Vergl. Nr. 11845.

6 Vergl. Nr. 11840.

7 So nach dem Déchiffré der Ausfertigung.

8 Vergl. Nr. 11842.

9 Vergl. Nr. 11847.