<280> temps. Aussi suis-je parfaitement tranquille et assuré là-dessus que l'Angleterre ne voudra jamais admettre une pareille distinction ni proposition à mon égard et à l'égard de ses autres alliés, sur quoi vous saurez bien communiquer confidemment avec M. de Yorke, quoique simplement par manière de conversation.

Federic.

Nach dem Concept.


12020. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Freiberg, 20 avril 1760.

Je ne doute pas que mes lettres immédiates du 10 et du 11 de ce mois1 ne vous soient bien arrivées, et que vous vous serez exactement conformé à mes instructions que [je] vous y ai prescrites. Et comme je viens de recevoir les rapports que vous m'avez faits du 8 de ce mois, je suis bien aise de vous témoigner ma satisfaction sur ce que j'apprends que le ministère britannique est de plus en plus persuadé et convaincu de la façon ouverte et sincère avec laquelle j'agis envers l'Angleterre en tout ce qui a le moindre rapport à nos intérêts communs, de laquelle aussi je ne me départirai jamais, étant parfaitement persuadé que ce ministère en usera d'un parfait retour à mon égard.

A présent que le susdit ministère a résolu de s'expliquer envers la France sur les demandes et les articles préliminaires que le premier voudra faire et constater pour l'acheminement de notre paix,2 je ne doute presque plus que ces affaires ne prendront bientôt un très bon pli, et que la France n'acceptera pas sans beaucoup de difficulté la paix aux conditions que l'Angleterre la lui voudra prescrire, puisqu'on vient de confirmer presque de toutes parts ce que le comte de Saint-Germain a dit au général Yorke à La Haye, que la France ne craignait rien tant que d'être obligée de faire encore la campagne de cette année-ci en Allemagne.

Je n'ai nul besoin de vous recommander encore de veiller de bien d'attention sur tout ce qui regarde mes intérêts dans ces conjonctures, étant parfaitement persuadé que vous n'y oublierez rien par le zèle et l'application que je vous connais pour mon service, surtout dans une conjoncture si épineuse.

Je vous avertis, au surplus, que, comme toutes les apparences sont que la paix se fera avec la France, je resterai ici pour commander moi-même mon armée en Saxe, et que je donnerai à commander celle qui agira contre les Russes, à mon frère Henri.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Nr. 11990 und Nr. 12001.

2 Vergl. Nr. 12012.