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bénéfice de Polyphème : pour ne pas vous dissimuler les fortes sommes en argent que j'emploie à la réussite de cette affaire. Enfin, quoi qu'il en soit, il faut bien qu'entre ici et la fin de ce mois je voie le dénouement de cette négociation, en sorte qu'elle réussira et que la Porte procédera aux opérations, ou l'affaire sera tout-à-fait rompue.

C'est à présent que je viens à l'article qui me fait le plus de peine, savoir celui du rappel de mes 10 escadrons de dragons de l'armée alliée.1

Je vous prie de vous remettre là-dessus toutes les raisons que je vous ai alléguées à ce sujet dans ma dépêche antérieure,2 et vous conviendrez que c'est dans la dernière amertume de mon cœur que je me suis vu indispensablement forcé à prendre cette résolution, à moins que je ne veux pas succomber d'abord gratuitement devant mes ennemis aussi supérieurs en forces sur moi; et quelle sera alors la situation du prince Ferdinand de Brunswick, si une fois je serai accablé et si la plus grande partie des forces des ennemis se joindront contre lui? La malheureuse perte que j'ai faite en cavalerie l'année passée auprès de Maxen, doit seule justifier cette résolution qui ne va cependant pas qu'à ces 10 escadrons de dragons, en laissant à la disposition du prince Ferdinand ce corps de hussards et ce bataillon franc qu'il a toujours eus des miens. Comme il ne faut pas douter que l'ennemi voudra m'attaquer par des corps différents, et que je serais obligé par là de partager mes forces pour m'opposer, autant que je pourrai, à toutes les forces des Autrichiens et des Russes, jugez vous [-même] que, quand je n'ai pas le nécessaire même en cavalerie qu'il me faut, je n'oserais pas me montrer devant eux. Me voilà donc dans l'impossibilité d'en user autrement.

Parlez-en au sieur Pitt en lui développant toutes mes raisons; je suis trop persuadé de sa pénétration qu'il n'en reconnaîtra toute la justice de mon procédé auquel la dernière nécessité m'oblige.

Federic.

P. S.

J'avais à peine signé ma dépêche d'aujourd'hui, quand je reçus encore par M. Mitchell celle que vous m'avez envoyée par son courrier du 25 d'avril dernier.3



1 Vergl. S. 283.

2 Nr. 12023.

3 Knyphausen und Michell hatten, London 25. April, berichtet, dass sie dem Grafen Holdemesse mit Bezug auf die Contredeclaration (vergl. S. 257) erklärt hätten, es würde angebracht sein, „de faire connaître aux cours de Saxe et de Suède qu'on n'avait jamais prétendu de les exclure du congrès, mais que, comme elles n'avaient pris part à la guerre qu'en qualité d auxiliaires, et non comme parties belligérantes, qu'on avait cru que, préalablement a toute invitation, il était nécessaire que ces dernières s'accordassent entre elles sur la question de l'ouverture d'un congrès.“ Gegen den in der Note Affrys (vergl. S, 292) gemachten Vorschlag eines Separatfriedens zwischen England und Frankreich hatten die Gesandten erklärt, dass der König von Preussen niemals einem solchen Frieden zustimmen werde, falls nicht zuvor für seine Sicherheit genügend Sorge getragen sei. Holdernesse hatte, nach einer Berathung des englischen Conseils, den Gesandten mitgetheilt, dass die englischen Minister mit ihnen über die an Sachsen und Schweden zu richtende Erklärung völlig einverstanden seien, dieselbe aber noch hinausschieben wollten; ferner sei er, Holdernesse, ermächtigt worden, dem General Yorke den Auftrag zu ertheilen, „de déclarer expressément à l'ambassadeur de France que l'Angleterre ne se départirait jamais de la résolution qu'elle avait prise, de ne prêter l'oreille à aucun accommodement, à moins que tous ses alliés, et nommément le roi de Prusse, n'y fussent préalablement compris; . . . qu'il était donc inutile de songer davantage à la continuation de cette négociation, ni à l'envoi du comte d'Hérouville à Londres (vergl. S. 292), dont la mission devenait par là impraticable“ .