<454>ditaire aux Saxons; enfin, qu'il en était fait de la République et de sa liberté déjà agonisante, si la Porte Ottomane ne fût touchée à ces dernières calamités et n'interposât son autorité pour ses propres intérêts, afin de faire sortir incessamment les Russes du territoire de la Pologne et à réparer toutes les pertes et dommages qu'ils y avaient causés, sans jamais y oser remettre les pieds, sous quelques prétextes que ce fût, et afin que la constitution et la liberté de la République fussent sauvées et remises dans leur entier contre les infractions de la cour de Saxe, qui ne cessait depuis bien du temps à saper et ruiner de fond en comble cette constitution et précieuse liberté de la République et cetera :

Vous devez travailler sur ceci incessamment et dès que vous aurez reçu cet ordre de moi, afin de trouver quelques starostes bien intentionnés, n'en fussent-ils que deux ou trois, qui écrivent, chacun séparément, de pareilles lettres et les envoient sans la moindre perte du temps directement à Constantinople.

Mais, pour bien réussir dans cette commission très intéressante à moi dont je vous charge, il faut que vous ayez beaucoup d'attention sur les points suivants. Premièrement, il ne faut pas que vous perdiez un moment, afin d'avoir ces starostes à votre disposition et les mener à ce qu'ils écrivent incessamment ces lettres. En second lieu, pour les assurer du secret qu'il leur sera observé là-dessus, il faut que ces gens adressent leurs lettres immédiatement et seul au Grand-Vizir, duquel j'ai des sûretés non équivoques qu'il gardera un secret inviolable là-dessus, jusqu'à ne montrer ces lettres à la Porte à âme qui vive, ni n'en parler de ceux qui les ont faites; ce que je saurais garantir à eux, de sorte qu'ils n'auront rien à craindre du ressentiment de qui que ce soit, et que tout restera un secret. En troisième lieu, pour aider à ces gens aux frais que l'envoi de ces lettres [pourrait causer], et pour les disposer d'autant plus tôt à les faire incessamment et sans aucune perte de temps, j'ai fait l'ordre à mon ministre de Schlabrendorff de tenir incessamment prêt la somme de 3000 ducats et jusqu'à 10 ou 12000 écus à votre disposition, pour vous en remettre incessamment tout ce que vous lui en demanderez à l'usage susdit.

Évertuez-vous donc pour accomplir incessamment ce que je désire de vous; ce sera un service signalé que vous me rendrez en ceci, dont je vous tiendrai réellement compte. Si vous jugez de n'avoir pas besoin de toute la somme de 10 ou 12000 écus pour parvenir au plus tôt à cette fin que je désire au sujet des susdites lettres, je vous autorise, en conséquence de celle-ci, de disposer prudemment de ce qui vous en restera pour des largesses à vos amis, afin de faire rompre et échouer, à la barbe des Russes et malgré toutes les machinations de la cour de Varsovie, la Diète qu'on va assembler. Prenez-vous y bien, et donnezmoi par là une preuve convaincante de votre esprit et de votre zèle et savoir-faire.

Quoique par les bonnes raisons que vous m'avez autrefois indiquées,