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Apparemment que ces considérations donnèrent lieu à la marche que nous fîmes la nuit du 14, pour nous mettre en bataille sur les hauteurs de Pfaffendorf; ce qui transportait le lieu de la scène et devait déranger les dispositions des ennemis, qui étaient faites sur le local. A peine eûmes-nous pris ce nouvel emplacement qu'on apprit, environ vers les deux heures après minuit, que M. de Laudon était en pleine marche et que ses colonnes débouchaient par Bienowitz. Sur quoi, notre armée se sépara en deux corps; notre droite demeura sur le terrain où elle s'était formée, pour observer le maréchal Daun et pour l'empêcher de déboucher du Schwarzwasser et par Liegnitz; 16 bataillons et 30 escadrons firent un quart de conversion, pour tomber sur le corps de l'armée de Laudon. Vers les trois heures, l'action s'engagea; les Prussiens l'attaquèrent et le menèrent battant jusqu'auprès de la Katzbach, où la gauche s'arrêta, et l'on ne jugea pas à propos de la pousser plus vivement, afin de pouvoir porter des secours à la droite, au cas que M. de Dau parvînt à déboucher de Liegnitz. Son armée le tenta à quelques reprises, et s'il ne réussit pas, c'est que le terrain lui était contraire et que ses colonnes se trouvaient enfilées par nos batteries.

Cette action coûte au delà de 10000 hommes à l'ennemi. On lui a fait 2 généraux, 80 officiers et plus de 5000 prisonniers. On lui a pris, de plus, 82 canons et 23 drapeaux. L'ennemi a laissé environ 2000 morts sur la place, mais il a eu une grande désertion, égale à ce que le combat lui a fait perdre.

Nous sommes marchés d'abord après l'action à Parchwitz, où nous avons passé ce défilé si bien disputé. M. de Daun détacha, incontinent après l'action, le prince de Lwenstein avec la réserve et M. de Beck, pour se joindre au comte Iwan.

Le Roi s'est mis en marche le 16, pour gagner Neumarkt; les Russes ont repassé l'Oder à Auras et le prince de Lœwenstein s'est retiré du côté de Jauer, de sorte que l'on s'applique à présent à rassurer notre communication avec Breslau.

Il faut rendre justice à la bonne volonté et à la valeur des troupes, qui, après avoir essuyé des fatigues énormes, ont combattu avec une valeur héroïque; tous ceux qui s'y sont trouvés, s'y sont distingués. Nous n'avons perdu aucun général. L'on ajoute, à la fin de la relation présente, le nom1 des officiers blessés et tués et celui des Autrichiens que nous avons pris prisonniers.2 Notre perte se réduit à peu de chose. Il ne se trouve à redire que 500 hommes de tués et 1200 de blessés. Il faut espérer que cet évènement heureux produira quelque changement dans notre situation.

Nach der an Finckenstein am 27. August übersandten Abschrift.



1 So.

2 Siehe die Listen in den Danziger „Beyträgen“ Bd. X, S. 744.