11833. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Freiberg, 13 février 1760.

J'ai reçu les deux lettres que Votre Altesse m'a écrites du 6 et du 8 de ce mois, et ne doute pas que vous ne soyez actuellement satisfait et content, sachant le corps de troupes que vous aviez détaché vers ici, actuellement en marche, pour se rejoindre à votre armée.94-2 Votre Altesse peut compter que je n'ai pas retenu ni le Prince héréditaire ni ses troupes pour un jour seulement au delà du terme dont j'étais convenu avec vous — ce dont j'espère que notre cher neveu vous aura déjà informé —, et ses troupes sont à présent tout-à-fait à votre disposition, ce qui probablement vous tirera hors de toute inquiétude que vous me paraissez avoir conçue à leur sujet.

Quant à nous autres ici, je ne saurais vous dissimuler que peu à<95> peu mes inquiétudes sur les remuements de l'ennemi commencent. Ce n'est pas seulement pour un corps de troupes russes et cosaques détaché de la Vistule, pour faire une incursion et dévastation en Silésie et dans le voisinage, mais il ne faut point douter encore que, dès le commencement du mois qui vient ou tout au plus tard vers la mi-mars, l'ennemi commencera à remuer ici et à ouvrir la campagne.95-1

Vous n'aurez rien à me reprocher, mon cher; tout a été exécuté, selon que nous en sommes convenus. Les Russes font avancer 20000 hommes vers Fraustadt, leur grande armée doit agir cet été vers Colberg; enfin il y aura bien du grabuge, et il faudra être bien vigilant ou même, si l'on peut, se doubler et tripler, pour faire face partout. Dieu nous assiste contre ces brigands qui font une guerre bien honteuse, vu leur nombre et leur puissance! Je vous prie de vous entretenir avec mon neveu; ce sera comme si vous me parliez à moi-même, il est au fait de tout ce qui me touche.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.



94-2 Auf dem Schreiben des Erbprinzen von Braunschweig, d. d. Zeitz II. Februar, finden sich die Weisungen für die Antwort: „Compliment très obligeant avec remercîment des nouvelles qu'il a bien voulu toucher dans sa lettre; après que lui et son corps subordonné fut arrivé dans ces contrées-là, je croyais qu'il n'aurait rien plus à appréhender de l'ennemi.“

95-1 Der Schluss des Schreibens betrifft ein Avancement im Dragonerregiment Finckenstein, das sich bei der Armee des Prinzen Ferdinand befand.