11903. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A MADRID.

Freiberg, 12 mars 1760.

J'ai reçu avec toute la satisfaction possible, Milord, la lettre que vous m'avez faite du 11 février, et vous suis bien obligé des avis intéressants qu'elle me donne.164-1 Je suis bien persuadé que la France porte à présent ses vues à détacher l'Espagne de l'Angleterre et à mêler celle-là dans les brouilleries présentes. Cependant, le grand épuisement en finances où la France se trouve actuellement, me fait croire qu'elle [ne] voudra songer à faire beaucoup de campagnes encore, et quant au tour qu'elle a pris par engager l'Espagne à faire à l'Angleterre des propositions favorables à la France, cette dernière sera toujours à même d'éluder ce tour, en déclarant qu'il n'y avait pas moyen de séparer les affaires de mer et de l'Amérique d'avec celles du Continent et de l'Allemagne, ce qui ferait évanouir d'abord cette ruse française.

Au reste, j'ai été bien aise de voir que la cour de Madrid reconnaît ses intérêts au point de ne vouloir pas l'agrandissement de la nouvelle cour de Vienne, par les suites funestes qui en résulteraient aussi à son égard.

Federic.

Nach dem Concept.



164-1 Vergl. über den Inhalt des Berichts Nr. 11904 und Nr. 11906.