11969. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Freiberg, 3 avril231-5 1760.

Der König bestätigt den Empfang des Berichtes vom 21. März und verweist auf seine letzten Schreiben. Il est plus que probable que la France est très pressée pour avoir la paix et que, par cette raison, la cour de Versailles enverra quelqu'un de sa part en Angleterre231-6 muni de pleins pouvoirs pour y convenir des articles principaux pour servir de préliminaires à la paix générale, ladite cour souhaitant au possible, comme on peut l'assurer assez positivement, d'éviter de faire la campagne prochaine. Il faudra, en ce cas, qu'en conformité de mes précédents ordres vous dirigiez, entre autres, votre attention principale à ce que je ne sois point oublié, lorsqu'il sera question de dresser les préliminaires de paix entre l'Angleterre et la France,<232> mais que j'y sois inclus, et qu'il soit stipulé une parfaite neutralité de la part de la France, de ne participer en aucune façon à la guerre que les deux Impératrices sont résolues de pousser absolument, et que, d'un autre côté, la Grande-Bretagne garde les mains libres pour maintenir Sa Majesté Britannique et ses alliés en Allemagne dans leurs possessions respectives et m'aider à me défendre contre les deux Impératrices, à repousser les invasions qu'elles méditent de faire dans nos États, et conserver ainsi l'équilibre en Allemagne pour accélérer par là une paix générale, honnête et solide.

Il faudra, outre cela, que vous soyez extrêmement attentif pour empêcher que la France, lorsqu'elle traitera des préliminaires, ne se procure adroitement la médiation aux négociations qui pourront s'entamer pour ramener la paix générale, d'autant qu'il en résulterait de grands inconvénients, par les chicanes et brouilleries auxquelles l'esprit de partialité pourrait séduire la cour de Versailles.

Je vous renvoie, au reste, aux amples dépêches que vous avez reçues de ma part. Je crois que la campagne s'ouvrira ici du 14 au 20. Les Autrichiens ont intention de me tenir de ce côté-ci en échec, pour assiéger Neisse, et de m'obliger par la marche des Russes en Poméranie d'évacuer, pour ainsi dire, la Silésie; mais, si l'évènement que nous attendons relativement à votre émissaire de Londres, a lieu, le prince Ferdinand, en se portant sur Eger, ferait entièrement changer la face des affaires de ce côté-là, et, si la lettre que je vous ai envoyée,232-1 réalise les bonnes espérances que l'on me donne d'un autre côté, nous gagnerons une assez grande supériorité, pour pouvoir encore donner la loi à tous nos ennemis.

Federic.

Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.



231-5 Vom 3. April ein Schreiben an Voltaire in den Œuvres Bd. 23, S. 73.

231-6 Mitchell berichtet, Freiberg 2. April (secret and supplemental), an Holdernesse, der König habe ihm gesagt, „that he begins now to think the French are really in earnest to make peace and that he heard they intended to have sent a gentleman into England, against whom there had been objections on account of his principles“ . [London, Public Record Office.] — Die Nachricht von der Absicht, einen Unterhändler nach England zu senden, geht auf Heilens Bericht vom 25. März zurück.

232-1 Vergl. Nr. 11955.