11971. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.233-1

[Freiberg,] 3 avril 1760.

Mon cher Frère. Il n'y a rien de plus sûr que les nouvelles que vous avez reçues de moi; j'en ai eu aujourd'hui d'Angleterre233-2 par lesquelles on me marque que tout va à souhait; cependant il ne faut pas se flatter que l'on parvienne à une entière conclusion avant le mois de juin, de sorte que je prends toutes les mesures possibles pour me soutenir jusqu'à ce temps-là. J'attends encore d'autres lettres, et, si elles sont telles que je dois le croire, il y a toute apparence que nous nous tirerons très honorablement du péril extrême où nous sommes.

L'idée, que vous avez, d'employer les alliés du côté d'Eger, est l'unique qui puisse dégager la Saxe; cette diversion obligera Daun de quitter Dresde, mal gré bon gré qu'il en aura, et peut-être sera-t-il obligé de faire encore de plus forts détachements d'autres côtés, ce qui changera si fort les situations des cours et les opérations des armées que tout nous deviendra aussi favorable que les évènements nous ont paru contraires jusqu'ici; ces espérances consolent et donnent au moins<234> le courage d'envisager l'ouverture de cette campagne, dont la seule idée me faisait frémir.

Je fais mille vœux pour votre reconvalescence,234-1 en vous assurant de la tendresse infinie avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



233-1 Die Berichte des Prinzen Heinrich im Monat April sind datirt vom 2. bis 11. aus Wittenberg, vom 20. bis 27. aus Torgau.

233-2 Vergl. Nr. 11969.

234-1 Vergl. S. 92. 160.